DUFOSSET Marcel

Marcel Paul Dufosset est le fils de Pollux Dufosset et Marie Mathilde Deleau. Il se marie avec Marie Thérèse Tillet, le 8 juin 1933 à Montcy-Notre-Dame dans les Ardennes. De cette union, naissent deux enfants, Guy né le 22 avril 1934 et Jany née le 14 juillet 1943.

Marcel Dufosset s’engage dans le 91ème Régiment d’Infanterie de Mézières, le 15 octobre 1928, contrat renouvelé le 10 mai 1933. En juin 1940, il choisit de mettre sa famille à l’abri, loin du front et de l’Allemagne. Marcel prend alors contact avec un ami nommé Nédélec, garagiste pour cycles à Plourin-Ploudalmézeau. Sa famille se trouve ainsi logée à l’abri. Mis en congé d’armistice avec le grade de sergent chef en 1941, Marcel les rejoint aussitôt.

Sous l’occupation allemande, il travaille comme ouvrier agricole avant d’entreprendre des démarches pour intégrer les rangs de la police. Il est engagé comme brigadier au commissariat de Brest, situé au 63 rue de Lyon, à partir de juillet 1942.

Marcel Dufosset est recruté en août 1943 par Paul Masson comme agent de renseignement dans le réseau Alliance. Il est arrêté pour espionnage le 3 octobre 1943 au commissariat de la rue de la Mairie (actuelle rue de Lyon) à Brest.

Le 5 octobre 1943, il est conduit en compagnie de son camarade Masson vers la prison Jacques Cartier de Rennes sous le numéro d’écrou 5028. Le 2 janvier 1944, Marcel Dufosset est transféré vers la prison de Fresnes.

Il sera déporté le 24 janvier 1944 vers la prison de Pforzheim sous le numéro d’écrou 509-572. Son dossier d’accusation pour espionnage est reçu et enregistré le 2 mars 1944 par le Tribunal de guerre du 3ème Reich (R.K.G). Il n’y aura pas de comparution devant ce tribunal pour Marcel, l’avancée des armées alliées sur le sol de France bouleverse le programme nazi. Comme 24 de ses compagnons d’infortune, Marcel Dufosset subit un simulacre de libération. Il est extrait de sa cellule le 30 novembre 1944 vers 6 heures du matin, signe le registre de levée d’écrou avec remise d’un billet de 10 marks. Ils sont tous exécutés d’une balle dans la nuque dans le bois d’Hagenschiess situé près de Pforzheim, les corps sont jetés dans un trou de bombe.

À titre posthume, Marcel Dufosset est décoré de la médaille de la Résistance française en 1947. En son hommage, la ville de Brest a attribué son nom à une rue dans le quartier de l’Europe, par délibération du conseil municipal en novembre 1955.

Publiée le , par Guy Caraes, mise à jour

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Portfolio

Plaque commémorative du commissariat de Brest
Plaque située dans la cour du commissariat, au 15 rue Colbert.
Crédit photo : Gildas Priol
Marcel Dufosset (Interné)

Sources - Liens

  • Famille Dufosset (Guy), documents, iconographie et témoignages (2013).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 13/07/1947).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Marcel Dufosset (1622 W 45).
  • Archives départementales d’Îlle-et-Vilaine, registre d’écrou de la prison Jacques-Cartier (1322 W 13).
  • Generallandesarchiv Karlsruhe, registre d’écrou de la prison de Pforzheim (cote 509).
  • Archives de Justice militaire du Blanc (Indre), pièces 396-1 et 396-2.
  • Archives historiques de l’armée tchèque à Prague, affaires 89-02/03/1944.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Marcel Dufosset (GR 16 P 197793) et fonds Alliance (1K 843).
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’interné déporté et d’attribution de la mention Mort pour la France de Marcel Dufosset (AC 21 P 445 768 et AC 21 P 176004).
  • La Dépêche de Brest, édition du 18 février 1942.
  • CARAES Guy, Le réseau Alliance, éditions Ouest-France, 2021.