François Jean Joseph Kermarrec est le fils d’une mère au foyer et d’un mécanicien de l’arsenal de Brest. Adopté comme pupille par la nation en 1942, il réside au Trez-Hir en Plougonvelin sous l’occupation allemande.
Après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, François Kermarrec est approché par Jean Mével, un ami de Plougonvelin, qui lui propose de rejoindre les rangs des F.F.I en prévision des combats de la Libération. François Kermarrec accepte et se met à disposition du groupe qui se monte. Il n’y a pas d’armes, les consignes sont de faire profil bas et d’attendre les ordres avant d’agir. Au début d’août 1944, avec ses amis René Pellen et Jean Mével, François Kermarrec gagne le maquis de Lanrivoaré ou Tréouergat. Ils reçoivent une rapide instruction militaire, car ils n’ont jamais touché une arme de leur vie. Une fois équipés, les jeunes sont répartis dans les différents groupes de combat de la Compagnie F.F.I de Saint-Renan. Affecté à la première section, François Kermarrec est détaché auprès du 1er Groupe car il parle anglais. Ce groupe étant mis à la disposition du 2nd Ranger Battalion, il leur fallait un traducteur.
Composition du groupe :
– CAM Jean
– DAUCHET Léonce ✝
– GOALÈS Jean
– GUÉNA Yves (père du Ministre)
– HERVÉOU François
– KERMARREC François
– LAURENT Frédéric (n’a pas 16 ans)
– LAURENT Pierre
– MALGORN Michel
– PRIOL Roger
– QUÉRÉ Michel (chef de groupe)
– RAGUÉNÈS François
– RAOUL René
Les premières patrouilles débutent dans la région de Plourin et de Ploudalmézeau. Direction Brélès puis retour à Lanrivoaré. La section se porte ensuite pendant plusieurs jours sur la route Milizac-Saint-Renan pour occuper le terrain. Avec les Rangers, ils participeront à la libération de Locmaria-Plouzané et à l’isolement de la poche du Conquet vis à vis de celle de Brest en coupant la route au niveau de Pen-ar-Ménez. Puis ce seront les combats du verrou de Goasmeur et le ratissage de la zone jusqu’au Lannou. Le groupe n°1 perd Léonce Dauchet, tué par un obus et a deux blessés ; René Raoul et Jean Goalès.
Au 8 septembre 1944, après deux semaines en tête de ligne avec les troupes américaines, le groupe est envoyé, contre leur gré, au repos au château de Quéléren où un ami de Yves Guéna les prend en photo (voir le portfolio). Une fois la photo prise, chacun vaque à ses occupations. Laurent et Kermarrec se trouvent une occupation particulière : en effet, il fait très beau ce jour là, offrant depuis la position d’une bonne vue sur le fort de Bertheaume où les F.F.I aperçoivent des Allemands en train de traverser en courant la passerelle. Il y en a plusieurs qui traversent et les deux jeunes F.F.I tentent de les toucher avec leurs fusils. La distance est énorme et Jean Cam en rigole. Il leur dit, le rire aux lèvres, que les balles n’arrivent même pas à la moitié du chemin. Au final tout le monde s’attroupe autour d’eux et regarde. Ne pouvant rester sans rien faire alors que les combats sont désormais à Plougonvelin, le groupe décide de s’octroyer une nuit de sommeil et de partir au petit matin pour retrouver la compagnie ou les Américains.
Le 9 septembre 1944, le groupe repart et traverse la commune de Plougonvelin et se porte près de Trémeur en prévision de l’attaque quand l’annonce de la reddition de la batterie de Kéringar intervient. La compagnie, après quelques jours de nettoyage dans le secteur, fait mouvement vers Saint-Renan en prévision d’un déploiement sur Brest mais le 1er Groupe de Michel Quéré est maintenu à Plougonvelin pour assurer la police et la remise en route de la commune.
Après la Libération, François Kermarrec monte à Paris pour finir ses études. Il entre à l’École centrale des arts et manufactures en novembre 1944. Il en sort ingénieur puis travaille à l’Institut du Pétrole. François Kermarrec épouse Marie Manis (1926-2009), le 29 septembre 1948 à Paris (12ème arrondissement).