VALLÉ Jean

Jean Vallé devance son service militaire et s’engage volontairement dans l’armée en 1932 pour une durée de 18 mois. Après sa période militaire, il épouse Renée Thibault le 14 avril 1934. Il entre ensuite à la S.N.C.F et c’est en 1936 qu’il arrive à Brest, comme chauffeur de locomotive. La famille s’installe au 30 rue du Guelmeur. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en septembre 1939. Il sert sous les drapeaux jusqu’en juin 1940 puis il reprend son emploi à Brest.

Le 5 juin 1942, le cheminot Joseph Berger lui propose de rejoindre le mouvement du Front National (F.N). Jean Vallé accepte et de juillet à septembre 1942, on lui confie à trois reprises, des tracts clandestins qu’il doit porter lors de ses liaisons ferroviaires, à un Résistant de Quimper.

En fin d’année 1942, il semble être versé aux Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). Le 21 décembre 1942, il réalise son premier sabotage en coupant des boyaux de freins sur des wagons de la S.N.C.F au port de commerce. Ceci provoque un retard sur le départ d’un train de marchandises de l’armée allemande. Le 12 février 1943, avec Georges Mélou, il participe au désarmement de militaires allemands entre le Rody et Brest, probablement pour récupérer leurs armes. Dans le courant 1943, il se livre à divers sabotages. L’une de ses actions est de détruire à coups de masse les pompes à injection d’un moteur de sous-marin allemand. Le 20 février 1944, il coupe en pleine nuit les boyaux d’air d’un train de marchandise en gare de Guingamp. Jean Vallé sabote également la locomotive n°141913 à la hauteur de la gare de Châtelaudren en l’abandonnant sur la voie après avoir mis bas les feux et fait fondre du plomb dans la chaudière de la machine.

À la constitution des groupes de combat par les F.T.P en 1944, Jean Vallé est affecté au groupe Lesven. Les résistants de ce groupe portent un matricule compris entre 56 et 67 et semblent être pour la plupart des cheminots.

Composition du groupe Lesven :
56 - Joseph Berger
57 - ?
58 - Constant Barbedor
59 - ?
60 - ?
61 - ?
62 - ?
63 - ?
64 - ?
65 - ?
66 - ?
67 - Jean Vallé

Il est prévu qu’au moment des combats, les groupes de combat F.T.P Lesven, Monot et Boucher soient regroupés au sein du détachement Fraternité. C’est Jean Vallé, sous le grade fictif d’adjudant qui doit prendre le commandement du détachement. Finalement, une entente se profile entre les F.T.P et F.F.I de Brest. Il est envisagé que Joseph Berger prendrait la tête de la 5ème Compagnie mixte, dite Compagnie Koenig. De nombreuses complications feront avorter presque tous les projets dont la formation de cette unité auquel devait être affecté Jean Vallé.

L’évacuation de la ville au début d’août 1944 voit des tensions apparaître entre les deux chefs F.T.P ; Joseph Berger s’enferme à Brest avec son Groupe-franc Marc tandis qu’André Le Roy rassemble le gros de la troupe à Kergroadez et forme la Compagnie F.T.P Michel. Jean Vallé décide lui de rester fidèle à son chef historique, Joseph Berger.

Avec le Groupe-franc Marc, il participe au harcèlement des troupes allemandes dans Brest. Ils récupèrent des armes et explosifs et se permettent même de subtiliser la voiture de la feldgendarmerie. Il reste dans Brest assiégé, en toute connaissance des risques qu’il encourt. Le quartier général du groupe s’établie au 13 rue Coat-ar-Guéven. Le 18 août 1944, les allemands parviennent à localiser les F.T.P et font trois prisonniers : Marcel Cousquer, Alfred Jameau et Pierre Gourlaouen. Ces trois résistants sont exécutés sommairement.

Jean Vallé restera jusqu’à la fin du siège dans Brest, il effectue néanmoins une mission de liaison auprès de l’État-major F.F.I pour fournir des informations sur les dispositions allemandes prises depuis l’évacuation de la ville. Sitôt son rapport fait, il retraverse les lignes de front pour rejoindre son groupe jusqu’à la capitulation allemande le 18 septembre 1944. A l’issue des combats, il intègre la Compagnie de Sécurité de Brest jusqu’en novembre 1944.

Pour son action dans la Résistance, il reçoit la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945. Après guerre, il crée une entreprise de transport qui s’installe au 79 rue Georges Melou à Saint-Marc.

La sépulture de Jean Vallé se trouve dans le cimetière de Saint-Marc à Brest [Carré 19, Rang 9, Tombe 6]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 16).
  • La Dépêche de Brest, édition du 31 décembre 1941.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Jean Vallé.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 583332) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.