Georges Mélou est issu d’une famille de cultivateur du hameau de Lan Buen à Moustéru. Il fait son service militaire en 1935 avant d’être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Incorporé comme soldat de 2ème classe au 5ème R.I, il combat lors de la Campagne de France en 1940. Fait prisonnier lors de la débâcle, il est interné au frontstalag 150 de Saint-Florentin dans l’Yonne. Pour sa tenue au front, il est décoré de la Croix de Guerre 1939-1940.
En 1941, il est libéré du frontstalag comme soutien de famille nombreuse. Espérant un meilleur avenir que celui tout tracé de cultivateur, il révise le soir pour préparer le concours d’entrée à la S.N.C.F. Il parvient à s’y faire embaucher le 11 mai 1942 comme auxiliaire et s’installe alors à Brest au 24 rue Colbert. Il semble avoir adhéré au idées du Parti Communiste Français (P.C.F) ou au Front National (F.N) en 1943. Son poste évoluera en janvier 1944, il passe au service Poste de la S.N.C.F.
Malgré son arrivée récente dans l’équipe, le courant passe bien avec les cheminots et bientôt on propose à ce patriote d’intégrer les rangs des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). Ses activités clandestines sont mal connues mais il semble avoir participé à des actions à l’arsenal de Brest et à des sabotages de voies ferrées. Il semble également avoir été blessé dans les Côtes-du-Nord lors d’un sabotage. Il put bénéficier de soins à la clinique Rivoallan de Guingamp. Il aurait participé le 12 février 1943, avec Jean Vallé, au désarmement de militaires allemands entre le Rody et Brest.
Après le débarquement de Normandie, les F.T.P de Brest décident d’abattre l’inspecteur sous-chef Jean Blaize, du service de police de Sûreté. Ce dernier est dans le collimateur des résistants pour son attitude collaboratrice. Déjà en avril 1944, il avait réchappé à une première tentative de meurtre en sortant du cinéma Rex. Cette fois, la date est fixée au 18 juillet et c’est Georges Mélou qui se porte volontaire. Il attend le policier dans une rue et quand l’intéressé arrive au niveau du 60 rue Saint-Marc le résistant ouvre le feu et le touche grièvement. Avant de succomber Jean Blaize touche à son tour mortellement le Résistant qui s’écroule.
Enterré quelques mois au cimetière de Kerfautras, sa dépouille est transférée dans le caveau familial à Moustéru. En son hommage, la ville de Brest renomme en 1945 la rue des Forts en son nom. A titre posthume, il reçoit la médaille de la Résistance française en 1959. A Gurunhuel, une place est également renommée en son nom en 1998. Son nom figure sur plusieurs monuments commémoratifs, notamment sur la plaque dans le hall de la gare de Brest.