DOLOU Jacques

Jacques Pierre Dolou réside au 10 rue des Marins à Landerneau. Après avoir fait ses études à l’école Saint-Thomas, il se forme pour devenir électricien. Mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Jacques Dolou sert comme quartier maître dans l’artillerie côtière. Fait prisonnier par les Allemands en juin 1940 lors de la débâcle, il est interné au Frontstalag 135 de Lanniron à Quimper (comme Sezny Castel). Sans que l’on puisse déterminer la raison, Jacques Dolou est libéré du camp en 1942, il peut ainsi regagner Landerneau. Il est probable que cette libération soit conditionnée par l’embauche dans une entreprise ayant des chantiers en cours avec l’organisation Todt. Jacques Dolou travaille alors pour un électricien du quartier de Saint-Martin à Brest et ce jusqu’en août 1944.

En mai 1944, Jacques Dolou est approché par l’instituteur Francis Madec. Ce dernier cherche à remonter un groupe de Francs-tireurs et partisans (F.T.P) après le démantèlement du Groupe Lambert le mois précédent. L’électricien accepte et bascule dans la lutte clandestine. Nous ignorons cependant les actions auxquelles il a pris part.

Début août 1944, le parachutage de Tréflévenez ayant échoué, Jacques Dolou se rend avec Jean Le Page auprès d’un maquis dans les environs de Trémaouézan et Plounéventer. Sur place ils récupèrent quelques armes et surtout une traction abandonnée par les allemands à Trémaouézan (voir portfolio). Après s’être affilié avec un groupe franc de Landivisiau, l’équipe fait une descente à Landerneau le 9 août 1944. L’objectif était de se fournir en essence, la ville est déjà presque totalement évacuée par l’ennemi, il y a cependant quelques échauffourées. Du 10 août au 18 août, il participe aux opérations dans le secteur de Landerneau et Dirinon. Durant ce laps de temps, son groupe de F.T.P a grossi et sous l’intitulé Section Spéciale (François) Pengam, ils se joignent aux Bataillon F.T.P Georges Le Gall.

À partir du 20 août jusqu’au 29 août, le groupe de Jacques Dolou combat dans la région de Loperhet puis de Plougastel-Daoulas aux côtés des troupes américaines. Après une rapide liaison avec les F.T.P de la Compagnie Michel dans le secteur de Ploumoguer, la S.S. Pengam revient à Landerneau et pousse vers Le Relecq-Kerhuon. Début septembre 1944, ils sont aux portes de Brest. Et c’est aux côtés de la 1ère Compagnie F.F.I de Fusiliers-Marins de Brest, que la S.S.P participe aux combats de réduction de la poche allemande de Brest. Ils font partie des rares groupes à combattre dans les rues de la Cité du Ponant.

Jacques Dolou est blessé au bras le 10 septembre 1944 par un tir allemand alors qu’il se trouve près de l’octroi, rue Jean Jaurès. Malgré sa blessure il reprend le combat et avec la section, ils font plusieurs prisonniers. Pour accélérer la reddition allemande du quartier, la S.S Pengam envoie trois prisonniers allemands parlementer mais des tirs fusent, Jacques Dolou est de nouveau blessé, cette fois grièvement. Marcel Le Bail et Paul Bruera tentent de venir à son secours, ils sont mortellement fauchés. La nuit est longue pour le blessé mais les survivants du groupe lui viennent en aide.

Évacué sur Landerneau, Jacques Dolou est pris en charge le 11 septembre 1944. Il sort de l’Hôpital le 9 octobre 1944 avec obligation d’un mois et demi de convalescence. Démobilisé des F.F.I, Jacques Dolou retourne à la vie civile. Bien après guerre, il poursuit sa carrière d’électricien et épouse Antoinette Le Borgne, le 20 janvier 1955 à Plouédern.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Libération de Landerneau (Août 1944)
Photo prise par un employé communal au P.C F.F.I de Landerneau, au dépôt Javel Lacroix.
Crédit photo : francois.pengam.1944.free.fr

Sources - Liens

  • Ville de Landerneau, registres d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Jacques Dolou (1622 W).
  • Rapport de la Section Spéciale Pengam.
  • François Pengam - Landerneau - 1944, documents, témoignages et iconographie.
  • Bibliothèque nationale de France, bibliothèque numérique Gallica, liste officielle (n°41) de prisonniers français, novembre 1940 (4-LH4-4448).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Jacques Dolou (GR 16 P 188375) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.