Jean Michel (prénom usuel) Conq est le septième enfant d’une fratrie de neuf. Maçon de profession, il a l’âge d’être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale. Nous ignorons son parcours durant la drôle de guerre et la Campagne de France. Sous l’occupation allemande, il est à Tréouergat quand il reçoit son ordre de réquisition par les services de la Todt, au début de l’année 1943. Michel Conq tombe malade quelques mois plus tard, il en profite pour déserter de son poste en septembre 1943, devenant ainsi un réfractaire au Service du travail obligatoire (S.T.O).
Deux mois plus tard, en décembre 1943, il donne son adhésion au groupement cantonal de la Résistance de Ploudalmézeau, affilié au mouvement Défense de la France (D.F). À l’instauration des unités combattantes des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) à l’été 1944, il est versé au 1er Groupe de la 3ème Section de la 1ère Compagnie du Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau.
Composition du groupe :
– ARZUR François (Chef de groupe)
– BÉGOC Pierre
– BROUDEUR Jean
– CONQ Michel
– GUIZIOU Louis
– JACOB François
– LE GALL François
– LE STUM Robert
– LHEMERY Robert
– L’HOSTIS Yves
– MOUTON Marcel
– PODEUR François
Avec son unité, Michel Conq participe aux opérations de Libération du canton de Ploudalmézeau avant d’être engagé dans la réduction de la poche du Conquet en tant que tireur au fusil-mitrailleur. Le 16 août 1944, alors qu’il se trouve avec son groupe de combat à Trézien en Plouarzel, le petit village subit une contre offensive allemande. Aidés par la Compagnie F.F.I Russe, les F.F.I de Ploudalmézeau tiennent en respect les Allemands quelque temps avant de se faire déborder par le nombre. Michel Conq et son pourvoyeur Yves Morvan reçoivent l’ordre de couvrir la repli de leurs camarades. Lors de ce combat retardateur, Michel Conq est blessé à l’œil et à la main gauche. Ne pouvant se retirer, lui et son pourvoyeur sont capturés par l’ennemi qui organise déjà une rafle de représailles parmi les civils dans le petit bourg.
Les otages sont alors convoyés jusqu’à Kéringar. Ils sont 21 à attendre une mort certaine, alignés contre un bunker en attendant d’être fusillés. L’ordre d’exécution ne vint jamais, les deux F.F.I et les dix neuf civils furent alors transférés sur Brest. Tandis que tous sont internés dans la caserne du château de Brest, Michel Conq est pour sa part dirigé vers l’hôpital maritime pour y recevoir des soins. Il y reste jusqu’à la fin du siège de la ville, le 18 septembre 1944. La libération étant effective, Michel Conq est pris en charge par les américains qui le transfèrent à l’hôpital de Lesneven pour poursuivre les soins. Le médecin constate alors qu’il est pris d’amnésie. Sa blessure à l’œil étant profonde, c’est toute une zone du crane qui a été touché. Le tréouergatais reste alors en convalescence jusqu’en 1945.
Pour sa tenue au front et sa blessure au combat, il est cité à l’ordre du Régiment, lui conférant l’attribution de la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze. Après guerre, il épouse Marie-Thérèse Guennoc, le 6 juin 1948 à Tréouergat et de cette union naîtront cinq enfants.