François Yves Pleiber est le fils d’une ménagère et d’un marin de commerce. Sous l’Occupation allemande, il travaille comme apprenti plâtrier.
Dans la seconde moitié du mois de décembre 1943, il donne son adhésion au groupement communal de la Résistance de Plouescat, initié par Eugène Muller et son fils Louis Bodénez-Muller. Rattaché au mouvement Défense de la France (D.F), ce groupe formera le noyau de la Section de Plouescat lors de l’instauration des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) au premier semestre 1944. Nous ignorons les activités clandestines de François Pleiber.
Le 10 avril 1944, Louis Bodénez-Muller est contrôlé par une patrouille allemande à Tréflez. Revenant de Lesneven à bicyclette, il transporte de l’armement destiné à la formation de son groupe. Conduit à Brest pour interrogatoire, une perquisition sera menée à son domicile. Lors de celle-ci, son beau-père adoptif Eugène Muller est arrêté tandis que l’on trouve sur place d’autres armes et surtout une liste de résistants, où figure le nom de François Pleiber. Averti de cette arrestation, l’intéressé se cache quelques jours à Saint-Servais. De passage au domicile familial le 2 mai 1944, il est arrêté lors de la rafle menée à Plouescat pour démanteler le groupe.
Membres des F.F.I de Plouescat arrêtés le 2 mai 1944 :
– L’AMINOT Louis
– L’AZOU François
– L’AZOU François
– L’AZOU Jean-Marie (✝)
– L’AZOU Yves
– OUPIER Paul
– PIRIOU Yves
– PLEIBER François
– PORHEL François (✝)
– SEITÉ Jean-Louis
– TOULLEC Vincent
Dans le village, d’autres personnes sont arrêtées arbitrairement durant la journée. Des munitions seront trouvées chez Emile Boucher, tandis que 7 autres personnes sont maintenues en détention, pour différents motifs. Les F.F.I et les civils sont conduits à Brest pour y être interrogés. Ils sont alors tous internés à la prison de Pontaniou. Les civils sont relâchés quelques jours plus tard mais pour les F.F.I, le calvaire est tout autre.
François Pleiber et ses camarades d’infortune sont transférés au camp Marguerite à Rennes le 13 juin 1944. Placé dans le dernier convoi quittant Rennes à l’approche des américains le 3 août 1944, il ne parvient pas à s’évader contrairement à certains de ses camarades de Plouescat.
Arrivé au Konzentrationslager Natzweiler-Struthof depuis Belfort, le 26 août 1944, il est administrativement enregistré sous le matricule n°24008. Quelques jours plus tard, le finistérien est ensuite assigné au camp de Dachau, où il devient le matricule n°101381. Il restera huit mois interné avant d’être délivré par l’armée américaine, fin avril 1945.
Début juin 1945, François Pleiber retrouve Plouescat. Après guerre, il entre dans la police nationale à Rennes puis Brest. Il épouse Jeanne Kérandel (1926-2018) en 1951 et de cette union naissent trois enfants. En 1976, il prend sa retraite et retrouve sa commune natale.
Pour son parcours durant la Seconde Guerre mondiale et sa carrière dans la police, François Pleiber sera nommé Chevalier puis Officier de la Légion d’honneur.