Yves L’Azou réside avant guerre à Croas-Hir à Plouescat. Il est mobilisé le 8 juin 1940 au dépôt d’infanterie n°181 de Bordeaux. L’armistice signé quelques jours plus tard met fin à la Bataille de France. Démobilisé, le finistérien n’est cependant pas rendu toute de suite à la vie civile. Il doit effectuer un passage par les Chantiers de la Jeunesse française (C.J.F) pour une durée de six à huit mois de stage, se substituant à leurs obligations militaires, pour les jeunes de la classe 1940. Yves L’Azou est affecté au chantier n°33 dans la Drôme, de la mi août 1940 à fin janvier 1941. Sans que l’on en connaisse la motivation, le finistérien et un copain de régiment tente de rallier l’Espagne. Finalement, ils reviendront dans leurs foyers.
En 1943, requis dans le cadre du Service du travail obligatoire (S.T.O), il refuse de s’y soumettre et devient dès lors réfractaire. Yves L’Azou se cache dans plusieurs fermes, d’abord à Ploujean, puis à Tréflaouénan (chez les Pennors) et au lieu-dit Kestellenic à Henvic (chez les Jacq) près de chez sa sœur aînée jusqu’à la fin 1943.
Il rejoint les rangs de la Résistance vers octobre 1943. Sans forcément le savoir, il s’associe au mouvement Défense de la France qui étend son emprise sur la côte nord du Finistère. Pour le moment pas d’actions, il est demandé à Yves L’Azou de fournir des renseignements, particulièrement sur les troupes et fortifications allemandes du secteur.
À la formation de la Compagnie F.F.I de Plouescat, Yves L’Azou est affecté au groupe Dunkerque avec comme chef de groupe Eugène Muller.
Victime d’une dénonciation, son recruteur est arrêté et l’on trouve chez lui une liste comportant les noms d’une partie des F.F.I de Plouescat. Une rafle est menée et Yves L’Azou et 10 autres résistants sont arrêtés par les allemands le 2 mai 1944. Transféré à Brest, il y est interrogé puis interné quelques jours à la prison de Pontaniou avant d’être envoyé à Rennes après le débarquement des Alliés en Normandie. Placé dans le dernier convoi quittant Rennes à l’approche des américains le 3 août 1944, Yves parvient à s’enfuir en sautant du train en marche.
Profitant de la percée américaine en Bretagne, il parvient à regagner la région brestoise vers le 10 août. Il retrouve son unité F.F.I et participe aux combats de la réduction de la poche allemande du Conquet.
Après la Libération de la poche de Brest, il est démobilisé fin septembre et rappelé à l’activité de service au 118ème Régiment d’Infanterie (R.I) sur le front de Lorient du 13 février au 15 juin 1945.
Pour son engagement clandestin et son évasion, il reçoit en 1951 la médaille des Évadés.