Maurice Gourkow effectue son service militaire au 401ème Régiment d’artillerie de défense contre aéronefs (401e R.A.D.C.A) en 1936. Rappelé en service à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il est affecté de nouveaux à plusieurs unités de lutte contre l’aviation. Il ne semble pas avoir été fait prisonnier à la débâcle en 1940, son parcours reste néanmoins inconnu à de jour. En octobre 1942, il traverse avec son frère Raymond (1924-2003), la frontière espagnole pour rallier l’Angleterre via Gibraltar. Arrêtés par les autorités espagnoles, Maurice et Raymond Gourkow sont internés durant cinq mois, de fin novembre 1942 à fin avril 1943. Ils peuvent finalement gagner Gibraltar et embarquer le 30 mai 1943, sur le paquebot S.S Santa Rosa à destination de l’Écosse.

Les jeunes parisiens évadés de France débarquent à Greenock le 4 juin 1943. Ils sont aussitôt interrogés à la Patriotic School par le MI-5 pour savoir si ils ne sont pas des espions (procédure standard). Maurice en sort le 15 juin, son frère le lendemain. Ils signent le jour même de leur sortie, leur engagement auprès des Forces françaises libres (F.F.L). Versé aux Forces aériennes françaises libres (F.A.F.L), sous le matricule n°35702, Maurice Gourkow est transporté jusqu’à Old Dean Camp à Camberley. Il est alors affecté à la Compagnie de commandement et d’engins (C.C.E) du 1er Bataillon d’Infanterie de l’Air (1er B.I.A) pour suivre un entraînement de parachutiste. Nommé aspirant, Maurice Gourkow passe son brevet de parachutiste à Ringway le 27 août 1943. En novembre, il change d’affectation et passe à la 3ème Compagnie du 3ème B.I.A. En janvier 1944, son unité déménage pour s’installer à Auchinleck près de Cumnock, une petite bourgade dans l’Ayrshire. Les S.A.S français sont incorporés à la Brigade S.A.S de Mac Leod. Les entrainements se poursuivent sans relâche pour Maurice Gourkow et ses camarades qui participent (comme cadre ?) au stage n°108 à Ringway du 19 au 31 mars 1944. À deux jours du débarquement en Normandie, le parisien est détaché auprès de la 1st Airborne comme agent de liaison. Finalement, il est muté et promu sous-lieutenant à la 2ème Compagnie du 3e B.I.A le 4 juillet 1944. C’est à la tête du Stick n°4 de son unité, devenue 3ème Régiment de chasseurs parachutistes (3e R.C.P), qu’il est parachuté dans la nuit du 4 au 5 août 1944 au Nord de Brest dans le cadre de l’opération Derry.

Composition du stick n°4 :
– BATTARD-ROSSET André
– CHETCUTI Pierre
– DURAND Paul ✝
– FOUILLET Paul
– GOURKOW Maurice (Sous-Lieutenant - Chef du stick)
– PAULI Pierre
– ROGER Georges ✝
– ROTENSTEIN Lucien ✝
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Comportant trois volets, l’opération consiste au harcèlement des troupes allemandes au Nord de Brest (Derry I ), à la sécurisation du viaduc du Morlaix (Derry II ) et à la sécurisation du pont Albert-Louppe à Plougastel-Daoulas (Derry III ). Ceci afin de faciliter la progression de la 6th Armored Division américaine vers Brest. Maurice Gourkow, avec les S.A.S de son stick et très probablement en liaison avec le Stick n°7 du Sous-lieutenant Pierre Rosset, participent à diverses actions entre Plabennec et Gouesnou. Le contact est également noué avec les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) de Gouesnou, notamment avec Philippe Prédour. Le 7 août 1944, dans le but de déloger les observateurs allemands présents dans le clocher de Gouesnou, l’assaut est donné vers 13h30 par les S.A.S du Stick n°4 qui doivent rapidement battre en retraite devant la riposte à coups de grenades des allemands. Lors du repli, les S.A.S Lucien Rotenstein et Georges Roger sont mortellement touchés. Un civil est également tué ; le docteur Beaudet de Brest. Le stick poursuit encore quelques jours les combats dans le secteur avant d’être retiré du front.

À peine revenue de mission en Bretagne, Maurice Gourkow et ses camarades S.A.S sont parachutés dans le Doubs fin août 1944, dans le cadre de l’opération Abel, pour renforcer les F.F.I locaux. Fin septembre, les S.A.S sont mis au repos dans la région d’Épernay durant plusieurs mois. Nous ignorons la suite de son parcours, il semble avoir été muté (à quelle unité ?), le 16 mars 1945.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.