DRÉANO Jean

Jean Alexandre Marie Dréano suit une scolarité classique avant de suivre des cours complémentaires pour intégrer l’École du génie civil. Officier radio dans la Marine marchande, il participe à la Première Guerre mondiale à bord de navire marchand militarisé dès 1914, avant de contracter un engagement volontaire en 1916. Après guerre, Jean Dréano épouse Marguerite Bourbon (1895-1984), le 5 septembre 1921 à Muzillac et de cette union naît leur fille unique Jeannine (1924-2015). Travaillant d’abord pour la Compagnie Delmas-Vieljeux situé à La Rochelle, Jean Dréano obtient un poste en 1933 au service radioélectrique des Phares et Balises de Brest ; service dépendant des Ponts et Chaussées. La famille s’installe alors au 32 rue Ernest Renan. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est maintenu à son poste comme affecté spécial.

D’après les attestations conservées dans le dossier d’homologation de ses actions de Résistance, il est indiqué que Jean Dréano a servi le réseau Alliance à partir de mai 1941. Il y a surement anticipation car ce réseau ne se développe concrètement à Brest qu’à partir de juillet 1942. Recruté par Paul Masson, par l’intermédiaire d’Anne Le Scour (dont le mari travaille au parc de balisage aux Ponts et chaussées de Brest), il apporte grâce à son poste, une aide précieuse à la collecte de renseignements sur l’activité de la Kriegsmarine du secteur de Brest. Outre les mouvements des navires, il répertorie les emplacements des postes de D.C.A ainsi que les mouvements de troupes.

Coupé de son réseau en septembre 1943 suite à une importante vague d’arrestations, Jean Dréano reprend ultérieurement du service au sein du réseau d’origine polonaise F2. Il indique avoir été recruté par Jean Penvern (1900-19XX), dit Per, métreur des Travaux maritimes de Lorient. La tâche est très sensiblement la même qu’auparavant. Il appartient à la branche Marine - P.O.4 du réseau, dont les recherches se concentrent également sur les activités de la Kriegsmarine. Cette fois, Jean Dréano effectue quelques recrutements comme Marguerite Le Page, Yves Denniel ou Ronan Taburet. Outre ses activités de renseignements, Jean Dréano se serait également livré à quelques sabotages dans les phares et sur le matériel allemand qui y était entreposé.

En mars 1944, la structure clandestine est lourdement ébranlée par les allemands qui procèdent à de nombreuses arrestations en Bretagne. Jean Dréano quitte Brest le 14 avril 1944 et grâce à son réseau, il est mis en sécurité à Paris avant d’être dirigé vers Pau, d’où il passe la frontière espagnole le 21 mai. De là, il passe en Afrique du Nord en juillet. Après guerre, Jean Dréano trouve la mort dans un accident de voiture le 11 octobre 1948. Pour son action dans la clandestinité, il reçoit la médaille de la Résistance française en octobre 1945.

La sépulture de Jean Dréano se trouve dans le cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré 27, Rang 8, Tombe 13]

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Ville de Damgan, registre d’état civil.
  • Archives municipales de Brest, recensement de 1936 (1F87).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 09/09/1945).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Jean Dréano (1622 W 38).
  • CARAES Guy, historique du réseau Alliance.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Jean Dréano (GR 16 P 192060 et GR P 28 4 413 153), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Jean Dréano.