LE DALL Louis

Louis Pierre Le Dall est originaire de Feunten-Ven et effectue son service militaire en 1938. La Seconde Guerre mondiale se déclenchant, il reste engagé dans l’armée jusqu’au 27 septembre 1940, date de sa démobilisation. Sitôt retourné à la vie civile, il se fait employer comme officier-mécanicien dans la Marine marchande jusqu’en août 1942. Louis Le Dall travaille ensuite quelques mois au chantier de démolition de Landévennec entre 1942 et 1943. A compter de février 1943, il sert comme marin à l’Inscription Maritime.

Il donne son adhésion à la Résistance au début mars 1944 à Joseph Radenac du mouvement de l’Organisation de la Résistance de l’Armée (O.R.A) à Landerneau. Ses actions débutent par des sabotages, notamment sur les lignes téléphoniques. Il coupe la ligne allemande au carrefour de la Route du Calvaire et de la route de Quimper à Landerneau en mai. Le mois suivant, il coupe la ligne au carrefour du Boulevard de la Gare et de la rue de Brest, toujours à Landerneau. Il distribue également les tracts parachutés du Courrier de l’Air en mai et juin. Il fournit régulièrement des renseignements d’ordre militaire sur les troupes d’occupation basées dans la région à son supérieur.

Il quitte son poste le 18 juillet 1944 pour rejoindre les autres Résistants de sa formation qui se regroupent à l’école Sainte-Nonne de Dirinon, où ils sont hébergés par les religieuses. C’est la naissance du Commando de Landerneau, qui prend bientôt l’appellation de Section Spéciale Pengam (S.S.P) en hommage à leur ami François Pengam, fusillé à Brest le 27 mai 1944. Les actions sont très modestes au début, il s’agit avant tout de s’armer et de garder les liaisons avec les autres groupes de Résistance du secteur en attendant les consignes de l’état-major.

Dans la nuit du 2 au 3 août 1944, un parachutage d’armes est prévu pour la région de Landerneau entre Pencran et Tréflévenez. Celui-ci est annulé, laissant les nombreux groupes de Résistants du secteur dans le désarroi. Le groupe maintient sa présence dans le secteur et se raccroche notamment aux parachutistes S.A.S du 3e R.C.P - 2e Squadron pour des opérations jusqu’à la prise de Landerneau. Ils s’associent ensuite officiellement aux F.T.P du Bataillon Georges Le Gall.

Le groupe reçoit la consigne d’interdire tout passage de train sur la ligne Quimper-Landerneau. Ils retournent occuper Dirinon entre le 13 et 17 août 1944 pour tenir en respect les allemands encore dans la poche de Plougastel. Ils effectuent également des opérations de filtrage pour débusquer des allemands en civil ou des collaborateurs. Des combats se déroulent à la gare de Dirinon entre les allemands et le groupe de Jean Hernot, la S.S.P monte en renfort. Les opérations militaires se poursuivent, notamment aux côtés des américains pour la prise du poste d’écoute et des projecteurs de Ty-ar-Moal et Saint-Claude.

Le 21 août 1944, lors des combats pour la prise du projecteur de Ty-ar-Moal à Plougastel, il est blessé aux mollets et à la jambe gauche des éclats d’obus. Lors de ce combat, Louis Coat et François Lidou sont également blessés. Pris en charge, il est hospitalisé à Landerneau pour extraction de l’éclat fiché dans son pied, par le docteur Logeais. Il reste en convalescence jusqu’au 9 septembre.

Voulant poursuivre le combat, il rejoint à pied avec René Tudal son groupe de combat à Brest le 11 septembre 1944. A son arrivée, le groupe est mal en point, la veille Paul Bruera et Marcel Le Bail viennent d’être tués et Jacques Dolou et Alain Villier blessés. Louis Le Dall aide le groupe à se replier à Landerneau puis il retourne avec René Tudal et deux autres F.F.I à Brest pour récupérer les dépouilles des deux tués. Entre le 13 et le 15, le groupe est au repos à Landerneau pour les obsèques de leurs camarades, se reposer et reconstituer un groupe viable.

La S.S.P retourne une nouvelle fois à Brest pour participer à la fin du nettoyage de la ville aux côtés des américains et des marins de la 1ère Compagnie F.F.I de Fusiliers-Marins de Brest. Les landernéens font partie des rares unités françaises présentes lors de la reddition allemande à Brest le 18 septembre 1944.

Après guerre, il s’installe à Morlaix et retrouve la Marine Marchande. Il se marie avec Thérèse Gueguen, le 15 septembre 1947 à Saint-Martin-des-Champs et de cette union naitront six enfants.

La sépulture de Louis Le Dall se trouve dans le cimetière de Saint-Marc à Brest [Carré 20, Rang 3, Tombe 19]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Après la Libération, route de Paris à Morlaix
De gauche à droite : Edmond Pochon, Jean Le Page et Louis Le Dall.
Après la Libération, photo posée de Louis Le Dall

Sources - Liens

  • Famille LE DALL-JOLY, témoignage (2024).
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W).
  • POCHON Edmond, témoignage recueilli par la famille de François Pengam.
  • François Pengam - Landerneau - 1944, documents, témoignages et iconographie.
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, documents relatifs au Bataillon F.T.P Georges Le Gall.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Louis Le Dall.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.