VAN DE WEGHE Guy

Guy Léon Clément Van de Weghe est comme tous les sujets belges de son âge, contraint d’intégrer le Service du Travail Obligatoire (S.T.O). C’est dans ce cadre qu’il arrive à Brest pour travailler dans l’organisation Todt durant l’année 1943. Il réside rue de la Fraternité à Saint-Marc dans la villa de la famille Devarieux.

Il intègre, fin avril début mai 1944, la résistance au sein du groupe Action Directe, corps-franc du mouvement Défense de la France. Des actions clandestines de Guy, voici celles qui sont connues à ce jour :

Le 27 juin 1944, le groupe Action Directe attaque le commissariat de police de Saint-Martin pour délivrer les femmes résistantes qui y sont détenues. Malgré l’opération réussie, les femmes se sacrifient et restent en détention pour éviter les représailles. Yves Hall dirige l’opération avec la présence de Roger Le Lostec, Francis Beauvais, Luigi Pezziga, François Borczykowski, Jean Riou, Pierre Toupin, Marcel Marc et Guy Van de Weghe.

Le lendemain, Yves Hall en compagnie de François Borczykowski et Guy, cambriolent le logement d’un officier allemand résidant rue Félix Le Dantec. Ils lui volent des armes, papiers et uniformes.

Le 5 juillet, le groupe a décidé de capturer Julien Origas, interprète à l’Aussenkommando du S.D de Brest, basée à Bonne-Nouvelle. Après avoir étudié son trajet quotidien quelques jours auparavant, l’attaque est menée tambour battant peu avant midi à Kerigonan. Des coups de feux sont tirés et bien que blessé, le collaborateur alsacien parvient à s’en tirer. Les résistants eux doivent faire face à l’armée allemande qui arrive de toute part. Dans la fusillade Guy Van de Weghe est gravement touché. L’équipe se replie à la hâte grâce à des tirs de couverture, rue Arago [1], dans un café tenu par Thérèse Coatéval qui a mis son établissement à disposition et qui héberge Guy depuis quelques temps.

Le docteur Edmond Jacq, est appelé en urgence, en bon patriote il vient examiner le blessé. Le premier diagnostic est sévère, il faut amputer Guy Van de Weghe. Hélas, les allemands remontent les traces de sang laissées par le blessé et parviennent à localiser le repère. Les résistants parviennent à s’enfuir avant l’assaut, laissant à contre cœur sur place le blessé, intransportable, aux bons soins du docteur Jacq. Georges Hamon n’a pas voulu fuir et s’est réfugié sur le toit, pensant échapper à la traque, en vain.

Les allemands assiègent la maison, le docteur est obligé d’agiter un tissu blanc à la fenêtre pour faire cesser les tirs. Blessé dans la fusillade, Georges Hamon est appréhendé et envoyé avec le Dr Edmond Jacq à l’école Bonne-Nouvelle de Pontaniou, siège de l’Aussenkommando du S.D de Brest. Guy Van de Weghe lui nécessite d’avantage de soins, il est amené au nouvel hôpital [2], réquisitionné par l’armée d’occupation.

Le lendemain, le 6 juillet 1944 vers 11 heures, Guy sort de l’hôpital sous escorte allemande. Il embarque dans un camion allemand qui aurait pris la direction de Rennes. Il aurait été plus probablement fusillé le jour même dans les douves du Bouguen, près du stand de tir, avec les résistants saint-politains du réseau Centurie.

Son nom fut gravé sur une plaque commémorative au cimetière de Kerfautras ainsi que sur la stèle du Bouguen.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Dernière lettre de Guy Van de Weghe
Crédit photo : Gilles Grall - Tous droits réservés
Stèle commémorative du Bouguen à Brest

Sources - Liens

  • HALL Yves, témoignage sur l’activité du groupe Action Directe, non daté.
  • Archives municipales de Brest, fonds Joël Le Bras (153S).
  • GRALL Gilels, Saint-Pol-de-Léon - été 1944, édition à compte d’auteur, 2010.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier de résistant de Guy Van de Weghe (GR 16 P 584905) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1actuellement rue Charles Berthelot. La rue Arago de maintenant, se nommait alors rue des Jardins

[2hôpital Augustin Morvan