MOREAU Simonne

Simonne Geneviève Renée Pineau est ménagère de profession. Elle épouse Henri Moreau le 4 septembre 1931 à Chouzé-sur-Loire (37). Le couple a un enfant et s’installe à Brest dans les années trente, au 26 rue André Portail. Son mari est militaire et joue dans la Musique des Équipages de la Flotte à Brest.

Sous l’occupation, Simonne et son mari mettent à disposition leur maison pour stocker la modeste imprimerie clandestine du Parti Communiste Français (P.C.F). En décembre 1941, le P.C.F de Brest décide de créer un groupe de Femmes patriotes à partir d’un embryon communiste. L’objectif est d’obtenir une plus large participation des femmes à l’activité résistante, notamment en matière de revendications ménagères et de ravitaillement. La responsabilité de ce groupe est confiée à Simonne Moreau.

Le 28 avril 1942, elle participe à la manifestation patriotique des femmes devant l’annexe de la mairie, rue Danton. La police intervient vers 10 heures pour disperser l’attroupement qui réclame de meilleurs conditions de vie et un meilleur ravitaillement. Dans l’après midi, de 14h30 à 16 heures, se regroupent entre cent et deux cents femmes brestoises mais elles sont à nouveau dispersées par la police. Le soir, une réunion des membres de la direction brestoise du P.C.F doit se tenir chez les Moreau mais sur le trajet ; Yves Prigent, Charles Cadiou, Carlo De Bortoli et Mathurin Le Gof sont arrêtés.

Suite à ces arrestations, son époux reprend le flambeau et entre au triangle de direction avec André Vadaine et Albert Abalain. De nouvelles tâches et responsabilités lui incombent. Peu de temps avant leur arrestation, Henri est nommé responsable pour le Finistère de la propagande du parti.

Le 4 octobre 1942, c’est la police française qui arrête le couple Moreau à leur domicile. Simonne Moreau est d’abord gardée au poste de police de Recouvrance avant d’être internée à la prison du château de Brest. Elle est ensuite transférée à Rennes avant d’être libérée le 3 août 1943 faute de preuve. Son mari est pour sa part condamné à mort et fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943, avec dix huit autres résistants de Brest.

Simonne Moreau semble avoir repris contact avec la Résistance brestoise car bien que ne figurant pas dans les registres des effectifs, elle obtient le 29 septembre 1944 une fiche de démobilisation de la Compagnie F.T.P Marcel Boucher. Cette attestation lui attribue la fonction d’agente de liaison, entrée au maquis le 7 août 1944.

Veuve à 35 ans, Simonne ne s’est jamais remariée. Elle semble quitter Brest quelques années après la fin de la guerre pour s’installer en région parisienne.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

Télécharger au format PDF

Sources - Liens

  • Archives départementales d’Indre-et-Loire, registre d’état civil (6NUM8/031/020).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la Résistance de Simonne Pineau-Moreau (1622 W).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier Procès des FTP de Brest (GR 28 P 8 57 29), aimablement transmis par Brigitte Snejkovsky (2023).
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1985.
  • KERBAUL Eugène, Chronique d’une section communiste de province (Brest, janvier 1935 - janvier 1943), à compte d’auteur, Paris, 1992.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistante de Simonne Pineau-Moreau (GR 16 P 478931) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.