Félix Joseph Jond sert comme sous-lieutenant durant les combats du printemps 1940 au sein du 8ème Régiment du génie (8e R.G), spécialisé dans les transmissions et basé à Versailles. Durant la débâcle, son unité parvient à échapper aux allemands et se retrouve en Zone sud. Démobilisé, Félix Jond regagne la région parisienne où il réside.
Sans que l’on puisse définir par quel truchement ou lien ces deux personnes se sont rencontrées, il semble qu’en octobre 1940, Félix Jond soit contacté par Alfred Schneidau, alias Félix et Philipson, pour participer à la création d’un réseau de résistance en France occupée pour le compte du Secret Intelligence Service (S.I.S). Schneidau, tout juste parachuté dans la région de Fontainebleau, a pour mission d’étudier l’implantation d’une structure clandestine à Paris à des fins de renseignement militaire.
Après avoir contacté son beau père, Paul Schiffmacher, alias Napoléon, code Félix I et recruté Félix Jond, alias Jules, code Félix II, Alfred Schneidau est exfiltré de France par un avion Lysander à Montigny-sur-Loing le 19 octobre 1940 [1]. La configuration et les moyens employés pour cette mission sont une première expérimentale .
Le 12 mars 1941, Alfred Schneidau est à nouveau parachuté à Montigny-sur-Loing avec dans ses bagages, un poste émetteur radio pour Félix Jond. L’atterrissage est rude, Schneidau se blesse et le poste est endommagé. Félix Jond trouvera néanmoins quelqu’un pour le réparer.
Outre la mission première, ordre a été donné au réseau d’obtenir des informations sur les bâtiments de la Kriegsmarine à Brest. Félix Jond se remémore alors un camarade de régiment originaire de Brest. Il s’y rend et parvient à retrouver Jean Lucas, inspecteur à La Séquanaise, qui accepte de se mettre à son service. Le brestois lui fait également part du patriotisme de l’oncle d’un camarade de régiment, lui aussi à Brest. Jean Lucas et Félix Jond se rendent alors au 4 rue Volney et rencontrent Georges Lacroix, qui répond favorablement à leur démarche.
La structure implantée à Brest, Félix Jond retourne en région parisienne poursuivre le développement du réseau. En mai 1941, Alfred Schneidau repart en Angleterre à bord d’un Lysander et ne reviendra plus en France, sur ordre des britanniques pour le protéger. Le réseau poursuit néanmoins son activité avec la belle famille et Félix Jond.
En juillet 1941, par l’intermédiaire de Fernand Picard et Robert Wintemberger, l’agent Félix Jond entre en relation avec des pilotes [2] français travaillant pour Renault-Caudron, désireux de gagner l’Angleterre pour se battre dans la R.A.F. Londres refuse et leur demande plutôt de relever des informations sur les positions d’artillerie antiaérienne de Paris : ce qui sera fait.
De leur côté, les brestois poursuivent leurs collectes, semble t-il en tout petit comité. La teneur et la fréquence des renseignements transmis depuis Brest à Félix Jond nous sont inconnus. Quelques mois plus tard, le réseau est mis en sommeil après l’arrestation de Paul Schiffmacher, le 12 janvier 1942. Le mois suivant, un des manipulateurs radio du réseau est également arrêté et semble passer à l’ennemi.
De là, l’histoire est plus confuse sur le parcours de Félix Jond. Plusieurs versions s’entremêlent sans que nous soyons parvenus à recouper l’ensemble des propos. Pour Fernand Picard, l’agent Félix Jond est arrêté fin 1942 à la descente de son parachutage, après son retour d’Angleterre tandis que dans le mémoire de proposition pour l’attribution de la médaille de la Résistance, il est spécifié que Félix Jond ce serait échappé par avion vers l’Angleterre en 1943. Avant d’être redéposé par Lysander en France le 18 septembre 1943, lors de l’opération Stocks dont Pierre Hentic était le responsable. Toujours dans son mémoire de proposition, ce serait plutôt en février 1944 et par parachutage qu’il aurait retrouvé sa terre natale.
Les sources s’accordent néanmoins sur son arrestation. Il semble s’être évadé avant de participer à la Libération de Paris en août 1944.
Pour son engagement clandestin, Félix Jond est décoré de la médaille de la Résistance française en 1945.
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