KERYELL Louis

Louis Victor Marie Keryell effectue son service militaire de 1936 à 1938 au 509ème Régiment de chars de combat à Maubeuge. Rappelé en service à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939, il sert au 39ème puis 42ème Bataillon de chars de combat en qualité de 2ème classe radiotélégraphiste. Louis Keryell est fait prisonnier par les allemands le 17 juin 1940 dans le secteur de Montsauche-les-Settons. Il est alors interné au stalag de Compiègne d’où il parvient à s’évader le 3 novembre 1940. Le fugitif landernéen parvient à passer en Zone libre (pour s’y faire démobiliser ?). Il reste près d’un an dans le secteur de Lyon, à Givors où il trouve un emploi aux usines Fives-Lille en tant que forgeron.

En décembre 1941, Louis Keryell revient à Landerneau et retrouve sa famille au 5 rue de Daoulas. Un de ses petits frères, Eugène, est parvenu à rallier les Français Libres en Angleterre et s’est engagé dans les F.N.F.L. au début de l’année 1941. Un autre vient de se marier le mois précédent ; il s’agit d’Albert qui travaille depuis juin 1941 à l’arsenal de Brest. C’est là également que Louis Keryell va retrouver du travail comme ajusteur à la base sous-marine de Laninon.

En juin 1943, son jeune frère Henri Keryell (21 ans) est réfractaire au Service du travail obligatoire (S.T.O). Il tente de passer à son tour en Angleterre via l’Espagne et Gibraltar. Cette entreprise est stoppée à Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales. Arrêté, cette tentative lui vaut d’être déporté à Buchenwald.

Louis Keryell épouse Denise Baujet (1925-2001), le 23 octobre 1943 à Warmeriville et de cette union naîtra leur fils Gérard.

Sans que l’on sache par quel truchement, au début du mois de novembre 1943, Louis et Albert Keryell sont contactés par un certain Georges Dimitrieff [1], œuvrant pour le réseau Cohors - Asturies. Ce dernier demande aux frères travaillant à l’arsenal de fournir des renseignements concernant les mouvements des sous-marins ainsi que toutes informations relatives à leurs réparations, identifications ou chargements.

Les deux frères opèrent alors comme agents de renseignement durant quelques mois mais le 15 avril 1944, suite à une délation d’Émile Guilcher de landerneau, le Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) en provenance de Rennes, ratisse la ville et son secteur à la recherche de plusieurs résistants. Dans son rapport, l’officier allemand Herbert Schaad cite clairement que parmi les nombreux résistants recherchés, figure un Keriel. Parmi les victimes de ces arrestations, figurent André Millour, Alain Daniel et Henri Bourhis qui sont fusillés très peu de temps après à Brest pour actes de sabotages. Le 17 avril 1944, Albert Keryell est arrêté à son domicile et interné à la prison de Pontaniou.

Craignant d’être inquiété à son tour, Louis Keryell quitte son emploi à l’arsenal et cesse toute activité en lien avec la Résistance. Son parcours nous est inconnu durant les derniers mois de l’occupation et lors de la Libération à l’été 1944.

Après guerre, Louis Keryell et sa famille restent à Landerneau où il travaille comme commerçant tout en résidant route de Saint-Urbain.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Famille GALERON-KERYELL, iconographie (2023).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Louis Keryell (1622 W).
  • La Dépêche de Brest, édition du 10 août 1943.
  • Bibliothèque nationale de France, bibliothèque numérique Gallica, liste officielle (n°15) de prisonniers français, septembre 1940 (4-LH4-4448).

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.

Notes

[1Il pourrait s’agir de Georges Dmitrieff, né le 1er février 1915 à Paris - 16e arrondissement (voir index S.H.D).