Georges Emmanuel Jean Podeur est le fils d’un maître tailleur (puis rentier) de Brest. Employé de commerce en âge de partir faire son service militaire, Georges Podeur souscrit un engagement volontaire dans la Marine nationale en mai 1912. Il sert en tant qu’élève puis matelot musicien avant d’être réformé fin 1914, suite à la contraction d’une tuberculose pulmonaire. Georges Podeur reste néanmoins apte à un service auxiliaire, il est alors versé en 1915 à la 11ème section d’Infirmiers. Mais son infection s’aggrave, il est alors réformé en 1916 puis en 1917.
Son inaptitude au service ne l’empêche cependant pas de devenir entrepreneur de bâtiments, basé à Saint-Renan. Sitôt la Première Guerre mondiale terminée, Georges Podeur épouse la fille d’un rentier brestois, Anne Le Goaër (1894-1955), le 25 novembre 1918 à Brest. La jeune couple s’installe alors au 7 rue Pascal, non loin de l’abattoir. Bientôt, de cette union naît leur fille Georgette (1920-2009).
La même année, Georges Podeur est réformé définitivement, son état de santé général est jugé médiocre par les médecins militaires. À cette période, tout en poursuivant ses activités commerciales, il s’investit pleinement dans l’Union fraternelle des blessés du poumon et mutilés. Cette association vient en aide au lendemain du conflit mondial, aux tuberculeux civils et militaires ainsi qu’aux gazés des tranchées. Rapidement, il en devient l’une des figures au niveau départemental puis national. Parallèlement, Georges Podeur est sollicité par Léopold Maissin pour intégrer la Liste républicaine d’action économique et sociale, emmenée par Henri Février aux législatives de mai 1924. Leur liste ne retient cependant pas l’attention des électeurs qui donnent préférence au socialiste Émile Goude.
Dans les années 1930, la famille s’est installée 8 rue Kéravel dans le centre de Brest. Georges Podeur semble aussi bénéficier d’un bureau au 13 rue Marcellin Berthelot, d’où il poursuit ses activités associatives. Dans ce cadre, il rencontre et travaille avec un certain nombre de figures locales dont Charles Berthelot et le Dr Aristide Fichez.
Sous l’occupation allemande, il semble avoir des responsabilités dans la Défense passive (D.P) en tant que chef d’îlot dans sa rue.
Nous disposons pour l’instant de trop peu d’éléments pour détailler son parcours de résistant. Il semble néanmoins qu’il ait donné assistance à un pilote allié tombé dans la région de Saint-Frégant. Sous réserve, il pourrait s’agir de l’aviateur John S. Paton dont le bombardier a été abattu le 24 juillet 1941. Recueilli dans un premier temps par la famille Launois établie au manoir de Penmarch, ceux-ci viennent prendre conseils auprès de Jean Tromelin à Plouguin pour organiser son rapatriement. Le minotier n’a pas de solution directe mais envoie sa fille Marie-José prévenir Georges Podeur à Brest. Nous ignorons par quel truchement les Tromelin et Podeur se connaissaient. L’aviateur est ensuite amené de Saint-Frégant à Brest, et durant son passage dans la cité du Ponant, il semble avoir été confié un temps à Claude Thevenet de Lambézellec, avant d’être convoyé sur Paris en fin octobre 1941. John S. Paton parvient à passer la ligne de démarcation et la frontière espagnole pour gagner Gibraltar, d’où il est rapatrié en Angleterre en janvier 1942.
Georges Podeur semble avoir ensuite œuvré, probablement à partir du second semestre 1942, au sein du mouvement de l’Organisation Civile et Militaire (O.C.M), dont les chefs de file pour le nord Finistère étaient le pharmacien Joseph Trividic de Saint-Pol-de-Léon et le médecin Aristide Fichez de Plougoulm, déjà cité plus haut dans l’article. Sur Brest, Georges Podeur va faire équipe avec Georges Féry, rédacteur comptable à l’hôpital maritime. Ensemble, ils auraient participé à la collecte d’informations. Georges Féry aurait participé également au sauvetage d’aviateurs mais on ne sait préciser ni leurs identités, ni la période chronologique, il peut donc s’agir de l’aviateur précité ou d’autres. Enfin, les deux résistants auraient aidé des réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O) à se dissimuler.
Resté à Brest durant le siège de la ville, Georges Podeur trouve la mort dans la catastrophe de l’abri Sadi Carnot, le 9 septembre 1944.
À titre posthume, il est décoré de la médaille de la Résistance française en 1947.