LE GUEN Charles

Charles Marie Le Guen est le fils d’une couturière devenue ménagère et d’un tailleur de pierre, devenu carrier. La fratrie est composée de six filles et trois garçons. En 1915, Charles Le Guen est appelé à servir sous les drapeaux durant la Première Guerre mondiale. Il sert dans l’infanterie avant d’être versé à l’aviation. Démobilisé en septembre 1919, il reçoit la médaille commémorative de la Grande guerre et la médaille interalliée de la Victoire. Rendu à la vie civile, Charles Le Guen exerce comme instituteur public à Plougastel-Daoulas dans les années 1920 puis à Porspoder dans les années 1930.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939, l’instituteur est rappelé à l’activité dans une unité aérienne. Il est promu sergent en janvier 1940 avant d’être versé dans un service auxiliaire pour problèmes auditifs. Charles Le Guen est finalement mis en affectation spéciale fin avril 1940, lui permettant de retrouver son poste d’enseignant et de directeur de l’école publique des garçons de Pospoder. C’est là qu’il se trouve à la débâcle en juin 1940.

Il indique être entré dans la résistance en février 1942, en intégrant le groupement de Ploudalmézeau en tant que commandant de compagnie à Pospoder. Cela semble très prématuré, le recrutement de ce groupement ne débutant concrètement qu’au printemps 1943 pour s’accélérer dans le second semestre de cette année là. Il y a également méprise sur son poste au sein de la compagnie à l’été 1944, puisqu’il était chef de section et non commandant. Il est envisageable que Charles Le Guen soit bien entré en résistance en 1942, mais de manière individuelle, son nom n’ayant pu être trouvé dans les registres de réseaux de résistance.

Quoi qu’il en soit, le directeur d’école intègre bel et bien le groupement cantonal de la Résistance à Ploudalmézeau. Il participe à la propagande contre l’occupant et au recrutement théorique d’une quarantaine de volontaires, dont beaucoup d’anciens élèves de son école, prêts à prendre les armes en cas d’insurrection nationale. À l’instauration des unités combattantes des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I), Charles Le Guen est conforté à son poste. Sa bonne connaissance des rudiments militaires le prédispose à diriger la section F.F.I de Porspoder. Pour son secteur, un maquis de rassemblement est établi à Penfrat en Porspoder, les recrues devront y converger au moment de l’insurrection pour y récupérer des armes et leurs ordres.

L’annonce du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, permet de faire croître l’effectif et de rendre tangible l’organisation clandestine. Charles Le Guen aurait participé à l’approvisionnement en armes de sa section, grâce au parachutage de Plouguin, dans la nuit du 2 au 3 août 1944. Le 5 août 1944, il reçoit la consigne de mettre en alerte ses hommes pour le lendemain. Les F.F.I se regroupent au maquis de Penfrat et ne tardent pas à harceler les allemands sur leurs positions à la Garchine en Porspoder. L’avance américaine vers Brest et les attaques sur toute la côte nord du Finistère poussent les allemands à se replier sur Saint-Renan, Brest et Le Conquet. Le 8 août 1944, la section de Charles Le Guen entre à Porspoder et verrouille les accès routiers. Les positions allemandes sont fouillées et le chef de groupe Alain Betzer est affecté à la gestion de la commune, notamment des nombreux réfugiés qui affluent de Brest et sa région. Dans les jours qui suivent le Bataillon de Ploudalmézeau s’organise pour la suite des combats. Désormais, Charles Le Guen dispose de près de 80 hommes et quelques femmes, répartis en sept groupes :

Organisation de la Section :
 1er Groupe de combat - Commandé par Jean Lamay
 2ème Groupe de combat - Commandé par Charles Le Vern
 3ème Groupe de combat - Commandé par Michel Arzel
 4ème Groupe de combat - Commandé par Jean Guichoux
 5ème Groupe de combat - Commandé par Louis Kerros
 6ème Groupe d’intendance - Commandé par Pierre Le Treut
 7ème Groupe de réserve - Commandé par François Paul

Avec sa section, qui se place sous les ordres de Louis Kerjean, commandant de la 3ème Compagnie, Charles Le Guen participe ensuite à la réduction de la poche allemande du Conquet. Ses groupes sont déployés plus au sud, à Plouarzel puis Ploumoguer. La section combat notamment au Corsen puis près d’Illien jusqu’à la reddition complète du 10 septembre 1944. L’unité est alors mise en repos et affectée à de la récupération de matériels, d’armements et munitions sur son secteur.

Démobilisé fin septembre 1944, à la dissolution des unités F.F.I, Charles Le Guen est définitivement rendu à la vie civile, avec le grade temporaire de sous-lieutenant F.F.I. Pour sa tenue au front, il semble avoir reçu la Croix de Guerre 1939-1945. Charles Le Guen reste encore un temps diriger l’école de Porspoder, avant d’aller enseigner à Brest puis à l’école communale des garçons de Logonna-Daoulas.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, registre d’état civil (année 1896), case matriculaire de Charles Le Guen et dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 7).
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, dossier Bataillon de Ploudalmézeau.
  • ANDRÉ Jacques, Le Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau, édition à compte d’auteur, Brest, 2003.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 357187) - Non consulté à ce jour.