QUÉAU Edouard

Edouard Emile François Quéau est fils d’instituteurs. Il a une grande sœur, Eugénie, de trois ans son aînée et une petite sœur, Herveline, née pour sa part en 1918. Le jeune Edouard Quéau est adopté comme pupille de la nation en 1920, suite au décès de son père Edouard Quéau en 1917 durant la Première Guerre mondiale. Après des études à l’école normale de Quimper, Edouard Quéau devient instituteur et enseigne dans plusieurs établissements scolaires du Finistère. Il effectue auparavant son service militaire de 1930 à 1931. Côté familial, Edouard Quéau épouse Aline Éléouet (1901-1973), le 13 juin 1934 à Pleyber-Christ et de cette union naîtront trois enfants. En 1938, Edouard Quéau occupe le poste de directeur de l’école primaire pour garçons de Ridiny, à Portsall.

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en tant qu’adjudant de réserve et instructeur à l’école militaire des Andelys. Lors de la débâcle, il évite d’être fait prisonnier et après sa démobilisation, il regagne la région brestoise. Il aurait tenté de rallier l’Angleterre via un embarquement à Camaret mais la surveillance étroite du secteur par les Allemands, fait avorter le projet.

L’entrée en Résistance d’Edouard Quéau daterait de juillet 1943, date à laquelle il est contacté par le notaire Henri Provostic de Ploudalmézeau. Ce dernier cherche à étendre la structure clandestine de patriotes qui se monte dans le canton. L’instituteur de Portsall donne alors son adhésion théorique et débute la propagande et le recrutement dans son secteur. Edouard Quéau collecte également des renseignements sur les effectifs et infrastructures militaires allemandes de sa commune. En octobre 1943, les résistants du canton de Ploudalmézeau s’affilient au mouvement Défense de la France (D.F). L’année 1944 voit l’organisation se peaufiner, l’instituteur Edouard Quéau est alors désigné comme chef de groupe des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) pour sa commune.

Malheureusement pour lui, son responsable cantonal, Henri Provostic, est arrêté fin mai 1944, suite à l’obtention de son nom lors d’une précédente arrestation. Torturé, le notaire de Ploudalmézeau donne plusieurs identités de responsables communaux aux allemands. C’est le cas d’Edouard Quéau, qui est arrêté vers 5 heures du matin le 6 juin 1944, dans son logement de fonction à l’école de Ridiny en Portsall. Avec Joseph Lusven et Joseph Scouarnec, ils sont conduits à Landerneau et subissent des interrogatoires. Ils sont par la suite transférés à la prison de Pontaniou jusqu’au 13 juin 1944, avant d’être dirigés au camp Marguerite à Rennes.

Avec l’approche des alliés au début d’août 1944, les allemands évacuent Rennes, emportant avec eux près de 1500 résistants bretons internés. Edouard Quéau fait partie de ce convoi qui le conduit à Belfort, d’où il est déporté en Allemagne.

Résistants de l’arrondissement de Brest présents dans le convoi du 29 août 1944 :
 Paul Fonferrier
 François L’Hermit
 Aimé Talec

Edouard Quéau est dirigé vers Hambourg pour y travailler de force sur la base sous-marine allemande puis à Neuengamme. Enfin, il est affecté au camp de Wilhelmshaven sous le numéro de déporté 43577. Mais face à l’avancée des troupes alliées sur le territoire allemand, Édouard Quéau et les autres prisonniers sont contraints d’évacuer le Kommando et emmenés jusqu’au stalag X-B à Sandbostel, près de Rottenburg, situé à 130 km au sud-ouest. Les forces armées britanniques libèrent le camp le 29 avril 1945. Profitant de cette liberté retrouvée, l’instituteur finistérien rédige une lettre à sa femme, lui indiquant qu’il est malade et qu’il espère que les anglais parviendront à le guérir. Malheureusement, Édouard Quéau meurt du typhus, contracté au camp de Sandbostel, moins d’un mois plus tard le 21 mai, à l’âge de 36 ans.

À titre posthume, il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze ainsi que la médaille de la Résistance française en 1946. En son hommage, le collège qu’il dirigeait est renommé en son nom. Une rue de Portsall porte également son nom.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (1E241) et fonds F.N.D.I.R.P (87S).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Edouard Quéau (1622 W).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 13/10/1946).
  • Musée du Ponant de Saint-Renan, fonds Baptiste-Faucher (F.F.I de Ploudalmézeau).
  • Fondation pour la mémoire de la Déportation, registre des déportés (I.267).
  • Arolsen archives, centre de documentation des persécutions nazies.
  • ANDRÉ Jacques, Le Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau, édition à compte d’auteur, Brest, 2003.
  • Wikipédia, notice biographique d’Edouard Quéau.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant d’Edouard Quéau (GR 16 P 494459) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.