Henri Alexandre Joseph Coïcadan est mécanicien à la S.N.C.F. Il épouse Solange Billard le 9 août 1938 à Lusanger. L’année suivante de cette union, nait leur fille Danièle (1939-2020) à Lusanger. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Henri Coïcadan est mobilisé comme sergent au 117ème Régiment d’Infanterie (R.I). Fait prisonnier par les allemands durant la Bataille de France en 1940, il est interné au Stalag VII A de Moosburg en Allemagne. Libéré rapidement de par son emploi, il revient en France et se voit muter au dépôt de la S.N.C.F de Brest à partir du 24 septembre 1940. Henri Coïcadan sympathise avec Roger Chaigneau qui le fait entrer dans la cellule clandestine brestoise du Parti Communiste Français (P.C.F). À l’été 1941, il devient le trésorier du Secours populaire clandestin.
Il intègre la branche (O.S) S.N.C.F courant 1941. Les sabotages débutent alors sur les machines outils dans les ateliers, sur les wagons, les locomotives, contre le réseau ferroviaire et son traffic. En novembre 1941, profitant d’un bombardement sur Brest, il aurait participé avec un ou deux autres camarades à l’exécution d’un officier de la Kriegsmarine sur la jetée Est du port de commerce. Le même mois, son second enfant, Jean-Guy (1941-2008), voit le jour à Brest. Avec ses camarades cheminots, Henri Coïcadan participe au transport de la presse clandestine du parti dans le département lors de ses liaisons ferroviaires entre Morlaix, Châteaulin, Quimper et Quimperlé.
Versé aux Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) à leur implantation à Brest fin avril, début mai 1942, Henri Coïcadan remplace également Jean Le Nédellec au secrétariat départemental du Secours populaire clandestin en mai, juin 1942. Il est aidé pour cette tâche par Marie Miry.
Ses actions vont se poursuivre jusqu’en janvier 1943. Des arrestations visent les cheminots résistants ; le 7 janvier André Berger est appréhendé, le 21 c’est au tour de Jean Teurroc puis le 24 d’Henri Coïcadan. Interné à la prison Jacques Cartier à Rennes, il est libéré le 24 septembre faute de preuve. Il revient à Brest et reforme le syndicat clandestin des cheminots. Il est fort probable qu’il soit à l’origine du déraillement du train PV 6550 (1 machine et 19 wagons) le 7 novembre 1943 entre Le Releq-Kerhuon et Landerneau. Grâce au rail déséclissé, la ligne est obstruée pour 24 heures. Après cette opération, il est de nouveau suspecté et doit prendre le large. Sa fuite servant de preuve, il est condamné par contumace par un tribunal militaire allemand, le 23 mars 1944. Réfugié dans son départemental natal, il y réside jusqu’à la Libération. Il aurait repris une activité résistante au sein des F.T.P locaux.
À l’issue de la Libération, il revient à Brest et intègre la Délégation Spéciale de la ville. Cependant, le 3 octobre 1944, par arrêté du commissaire régional de la République Victor Le Gorgeu, la fusion de Lambézellec, Saint-Pierre-Quilbignon et Saint-Marc avec Brest est prononcée. Les conseils municipaux et délégations spéciales sont dissous, remplacés par une nouvelle délégation spéciale en charge de l’administration du Grand-Brest. Henri Coïcadan n’est alors pas reconduit à cette fonction.
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