Jean René Le Gad effectue son service militaire en 1932.
travaille sous l’occupation à Brest comme préparateur à la pharmacie d’Yves Allanic, place Wilson.
Sans que l’on sache par quelle relation, Jean Le Gad entre en Résistance le 21 mars 1941 en intégrant la branche Marine - P.O.4 du réseau de renseignement polonais F2. Il adopte dès lors le pseudonyme Olivier pour ses actions clandestines. Il est principalement chargé de recueillir des renseignements sur l’activité de la région brestoise concernant la marine de guerre allemande. Sa priorité est donc de surveiller l’arsenal et la base des sous-marins en construction, les arrivées et départs de navires, les réparations en cours, les transports de troupes et dépôts d’armes ainsi que les poudreries et l’aérodrome. Il œuvre régulièrement avec son camarade Jean Saluden ainsi que son père Jean Le Gad et son cousin Pierre Pérès. Il doit fréquemment faire la liaison avec ses chefs à Paris.
Car si le réseau ne possède qu’une petite branche locale au tout début 1941, celui-ci a bien grandi et désormais il est compartimenté en secteurs. Depuis mai 1941, groupé en un secteur commun nommé Gloria S.M.H (Bretagne, Normandie, Paris), le réseau tisse sa toile. Fin 1941, le réseau subit une vague d’arrestations et certains brestois ne sont pas épargnés.
En aparté, il est le témoin de mariage de son cousin germain Pierre Pérès, le 30 mai 1942 à Brest.
Jean Le Gad poursuit encore quelques temps mais se sachant recherché, il quitte la région après l’arrestation en août 1942 de Jean Saluden puis de son père Jean Le Gad. Il passe en zone sud le 10 septembre 1942 grâce à l’aide de Corentine Piriou. Il rejoint ensuite Toulon où il sait pouvoir trouver de l’aide.
Il y reprend un travail factice à la pharmacie de Franck Arnal, lui aussi membre du réseau F2. Il poursuit son action clandestine, notamment entre son réseau et les services américains du Consulat des U.S.A de Marseille.
Très probablement suite à l’envahissement de la Zone Libre par les allemands et sur ordre de son chef de réseau depuis Londres, il tente de rallier l’Afrique du Nord en traversant l’Espagne. Mais le passage à la frontière espagnole (Tarascon sur Ariège - Andorre) en décembre 1942 tourne mal. Le groupe de résistants est trahi par leur guide. Ils s’égarent dans la neige sans aucune ressource. Les pieds de Jean Le Gad subissent de graves gelures et il doit se faire amputer dans un refuge de fortune en Espagne. Trois mois passent, laissant le brestois dans une grande détresse. Des démarches sont entreprises auprès du Consul anglais à Barcelone qui le fait hospitaliser dans cette ville. Il subit une seconde amputation, le privant au final de son pied droit et d’une partie du pied gauche.
Après plusieurs mois de souffrances et de convalescence, Jean Le Gad suffisamment rétabli, parvient à gagner Alger en juin 1943. Souffrant depuis longtemps d’une santé assez fragile, la traversée l’a fait tomber malade et il doit passer plusieurs mois dans une station de repos.
Lourdement handicapé, il se propose néanmoins de nouveau au B.C.R.A de la France Libre au palais Bruce en décembre 1943. Il y entre comme agent des Services financiers à défaut de pouvoir être déployé sur le terrain à cause de son infirmité. Il trouve cependant un moyen d’action en passant au service de santé de la D.G.E.R en tant qu’infirmier. Il s’occupe notamment des agents revenus des camps en Allemagne. Il démobilisé en décembre 1945.
Pour ses actions clandestines, Jean Le Gad est cité à l’ordre du corps d’Armée et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 et la médaille de la Résistance française en 1946. Il recevra également la médaille Militaire, la médaille de la France libre, la médaille des Évadés et la médaille commémorative française 1939-1945, barrette Libération. Jean Le Gad est homologué avec le grade de sous-lieutenant à titre fictif au sein de la Résistance française.