DIÉMER Marguerite

Marguerite Marie Le Gall épouse François Béchu en premières noces et Eugène Diémer en secondes. Avec son mari, ils résident au 2 rue Duperré et gèrent depuis les années 20, le café-restaurant mitoyen À La Bonne Maison, situé au 125 rue de la Vierge à Brest. L’établissement propose également des chambres meublées à louer.

Au début de l’occupation allemande, sans que l’on sache par quel truchement, Marguerite Diémer aide cinq compatriotes brestois évadés des Frontstalags de Pontanézen, Coëtquidan et Compiègne. Ces prisonniers de l’armée françaises se nomment Marcel Boeuf [1], Guy Moréno, Pierre Coat, Yves Fagon, Eugène Le Dall et Louis Laurent. Elle les héberge et pour subvenir à leurs besoins alimentaires, elle obtient des cartes d’alimentation grâce à François Durant, chef du service municipal du ravitaillement de la ville de Brest. Elle fournit également des effets civils et de fausses pièces d’identité à ces personnes pour qu’ils puissent s’évanouir plus facilement dans la nature.

En mai 1941, Marguerite Diémer a la douleur de perdre son époux Eugène. Elle doit alors poursuivre seule la gestion du commerce.

Parmi la clientèle qui fréquente l’établissement, l’on retrouve plusieurs résistants du Parti communiste français (P.C.F). Ces derniers viennent d’ailleurs y tenir quelques réunions et Marguerite Diémer leur sert également de boîte aux lettres.

Est-ce cette activité ou l’aide apportée à des prisonniers de guerre qui attire la suspicion sur le café de Marguerite Diémer ? Il est en tout cas fermé sur ordre de la Kommandantur à partir du 19 février 1942. L’activité clandestine de la débitante ne s’arrête pas pour autant. On continue de lui envoyer des personnes recherchées puis plus tard des réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O). Au total, elle apporte son aide à une vingtaine de brestois en quête d’un abri et d’une carte d’alimentation. Dans cette tâche elle sera épaulée par le mouvement Libération-Nord (L.N). Chez Marguerite Diémer, les personnes de passage trouvent également la presse clandestine du mouvement Défense de la France (D.F) à partir de la fin 1943. Enfin, son établissement sert encore à l’agent Raymond Palu du réseau Confrérie Notre-Dame (C.N.D) qui y rencontrera notamment des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) en 1944.

À la déclaration du siège de la ville en août 1944, elle évacue la ville.

La sépulture de Marguerite Diémer se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 51, Rang 9, Tombe 28]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

A la Bonne Maison, angle rue de Glasgow et rue Dupérré
Crédit photo : Famille Le Calvez

Sources - Liens

  • Famille Diémer, iconographie.
  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (3E439).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la résistance de Marguerite Le Gall-Diémer (1622 W).
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Marguerite Diémer.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier administratif de résistante de Marguerite Diémer (GR 16 P 354867) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Né le 30 novembre 1912, charpentier de métier, était déjà loueur d’un meublé des Diémer en 1937.