L’HÉRIÉNAT Yvette

Yvette Émilie Joséphine Hamon devient légitimement Yvette Castel par le mariage de ses parents en 1917. Couturière de profession, elle épouse Yves Richard le 29 juillet 1933 à Lambézellec. Le couple s’installe dans le quartier de l’Harteloire. Son époux adhère en 1936 au Parti Communiste Français (P.C.F), pour sa part, Yvette y adhère clandestinement en fin 1939.

Pour aider le parti à implanter une imprimerie clandestine, les époux Richard prêtent leur petite cabane de jardin du côté de Kerichen dans le premier semestre 1941. A partir d’avril 1941, les colis de la propagande du parti arrivent et sont stockés chez les Richard. Yvette participe à la diffusion de la propagande, oralement mais aussi grâce à des tracts et journaux clandestins. Elle colle également des affiches sur la voie publique.

Vers février 1942, elle héberge et participe aux cours de premiers secours donnés par Marie Miry en compagnie d’Angèle Le Nédellec, Marie Salou, Aline De Bortoli et Simone Bastien. Le 28 avril 1942, Yvette Richard participe à la manifestation des femmes, organisée pour obtenir un meilleur ravitaillement. Elle est arrêtée ainsi que Jeanne Goasguen et Marie Salou. Les domiciles sont perquisitionnés et la police française y trouve du matériel ayant servi à la préparation de la manifestation ainsi que de la propagande communiste. La fuite de son époux est considérée comme un aveu, il est activement recherché. Yvette Richard est libérée quatre jours plus tard, la police n’ayant pu l’incriminer personnellement.

En juillet 1942, un groupe de militantes communistes parvient à trouver du travail à l’arsenal dans un garage allemand pour s’occuper des tâches ménagères. Angèle Le Nédellec, Raymonde Vadaine, Marie Salou et Yvette Richard sabotent certains véhicules et manquent de peu d’incendier tout le garage. Le 16 septembre, accompagnée par plusieurs membres des F.T.P, elle prend la parole place de l’Harteloire pour capter l’attention des ouvriers sortant de l’arsenal. Elle les incite à refuser de partir travailler en Allemagne. Elle est de nouveau arrêtée le 28 octobre 1942, très probablement repérée lors du départ d’un train de 600 travailleurs de l’arsenal pour Hambourg. Près de 6000 brestois viennent assister à ce départ : curieux, familles et militants se mêlent dans un brouhaha. Yvette Richard harangue la foule et reçoit des applaudissements.

D’abord internée à Brest, elle est ensuite transférée dans les prisons de Vitré et Rennes. Après avoir purgé sa peine d’internement, elle est libérée le 2 ou 3 novembre 1943. Elle ne rentre pas sur Brest et se dirige vers la Sarthe où elle aurait repris une activité dans la résistance. Lors du siège de la ville en août et septembre 1944, le logement des Richard est détruit, ils logeront en baraque plusieurs années lors de la reconstruction. En 1953 elle divorce et épouse en seconde noce Louis L’Hériénat en 1966.

La sépulture d’Yvette L’Hériénat se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 53, Rang 4, Tombe 8]

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Dévoilement de la plaque commémorative au château de Brest (1975)
Cérémonie du 27 avril 1975, au château de Brest. Une plaque est inaugurée en mémoire des résistants et otages arrêtés et incarcérés en ce lieu avant d’être déportés ou fusillés. De gauche à droite : Yvette L’Hériénat, Marie Salou, Charles Cadiou, Angèle Le Nédelec et Mathurin Le Gôf.
Crédit photo : Archives de Brest (1NUM1515)

Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (1E250).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la Résistance d’Yvette Castel (1622 W).
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture d’Yvette Castel-L’Hériénat.
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), édition à compte d’auteur, Paris, 1985.
  • KERBAUL Eugène, Cahier de mise à jour - 1485 militants du Finistère (1918-1945), édition à compte d’auteur, Paris, 1986.
  • KERBAUL Eugène, Chronique d’une section communiste de province (Brest, janvier 1935 - janvier 1943), édition à compte d’auteur, Paris, 1992.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 110901 et GR 16 P 111007) - Non consultés à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.