Jeanne Daniélou épouse François Callarec le 4 septembre 1907 à Plouigneau. De cette union, naissent deux enfants. Tous deux instituteurs, les époux Callarec sont séparés par la Première Guerre mondiale. François au front, Jeanne s’engage comme infirmière bénévole à l’hôpital n°16 de Morlaix de 1915 jusqu’à 1917. Son mari est tué le 16 avril 1917 à Laffaux dans l’Aisne. A l’issue de la guerre, elle reçoit la médaille de la Reconnaissance française en 1919 avec cette citation :
S’est depuis août 1914, comme infirmière bénévole à l’hôpital temporaire n°16 à Morlaix et comme déléguée de l’Accueil Français dans le Finistère, consacrée, en dehors de ses fonctions officielles d’Institutrice à diverses œuvres de guerre avec la plus heureuse initiative et le plus complet dévouement. A montré tout particulièrement aux petits enfants réfugiés, une sollicitude maternelle.
Son investissement patriotique, notamment envers les pupilles et les mutilés lui vaut d’être élevée au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1924 avec la citation suivante :
D’un admirable dévouement aux Victimes de la Guerre, s’est tout spécialement consacrée à la protection de à l’amélioration du sort des veuves et des pupilles de la Nation.
La vie reprend son droit et Jeanne Callarec devient la directrice de l’école publique du port de commerce à Brest. Sous la municipalité Le Gorgeu, elle est conseillère municipale et assiste à toutes les cérémonies patriotiques. En 1940, après la débâcle, elle intègre le Comité d’Assistance aux Prisonniers de Guerre (C.A.P.G) de Brest et en devient la secrétaire générale. Le 17 février 1941, elle perd son fils Guy, agent d’affaires et nageur sportif accompli, âgé de 25 ans.
Elle semble être entrée en résistance en 1942. Pour le réseau Jade, elle fournit des vêtements civils et du ravitaillement aux aviateurs alliés hébergés à Brest. Il lui arrive également d’en héberger. Au total, durant toute la guerre, elle ouvre son foyer à 14 aviateurs anglais et américains. Dans cette entreprise clandestine, elle aide Yvonne Phélippes de la Marnierre et Ghislaine Scheidhauer. A partir de mai 1943, de concert avec Louis Perrot, elle intègre le mouvement Défense de la France. Dès lors, ils diffusent la presse clandestine du mouvement.
Le 18 novembre 1943, un bombardier américain est touché au dessus de Brest. L’un des aviateurs, Joseph Quirk, est recueilli par la résistance et transféré à Brest. Hébergé chez le docteur Roger Phélippes de la Marnierre, il est transféré de nuit au domicile d’Edouard Riban. L’américain y reste plusieurs jours avant d’être transféré chez Jeanne Callarec. Il est est évacué dans la période de noël 1943 par la côte nord Finistère grâce au réseau Jade.
Durant le siège de Brest, elle fait partie de la Défense Passive (D.P) comme Infirmière Chef d’îlot du secteur 1. Elle parvient à sauver une partie des stocks de vivres qui étaient entreposés à l’école La Retraite. Ces vivres servent ensuite à nourrir une l’équipe de la D.P du secteur et les soldats américains prisonniers au château de Brest. Elle assiste dès lors, impuissante, au bombardement et à l’incendie de son domicile.
Après guerre, elle devient la présidente du Comité des Oeuvres Sociales des Organisations de la Résistance (C.O.S.O.R). Pour son action clandestine en faveur de la résistance, elle obtient les distinctions suivantes :
– Officier de la Légion d’honneur (1946)
– Médaille de la Résistance, avec rosette (1946)
– Medal of Freedom (distinction américaine)
– Silver Oak Leaf Cluster (distinction anglaise)
La sépulture de Jeanne Callarec se trouve dans le cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré 16, Rang 5, Tombe 22]