CORIOU Jean

Jean Joseph Coriou est garde républicain à Brest. Il épouse la cultivatrice Marie Dorval (1912-2009), le 6 mars 1934 à Châteauneuf-du-Faou et de cette union naîtra un enfant. A la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Jean Coriou est affecté comme sergent-chef au 248ème Régiment d’Infanterie. Lors des combats en mai et juin 1940, il est versé au 219ème Régiment d’Infanterie avant d’être fait prisonnier. Interné au Stalag 112 à Le Chesnay dans les Yvelines, il est relâché le 25 août 1940 de par sa profession. Jean Coriou peut ainsi revenir sur Brest et reprendre son poste à la caserne Kervéguen. En 1942, s’ouvre à Saint-Pierre-Quilbignon une nouvelle brigade, Jean Coriou y est affecté.

En octobre 1943, Jean Coriou est contacté par Marcel Pirou, responsable du Groupe Deumars, pour intégrer la Résistance. Le gendarme accepte et participe à la collecte de renseignements sur les activités allemandes ainsi que sur leurs services de sûreté. Jean Coriou aide également les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (S.T.O) en leur procurant de fausses pièces d’identité ainsi que des lieux de refuge.

Dans les premiers mois de l’année 1944, à l’implantation des circonscriptions de Résistance par l’Armée Secrète de Brest, Marcel Pirou devient le responsable cantonal pour le secteur Ouest de la cité du Ponant. Ce dernier nomme alors, avec l’accord des responsables, le gendarme Jean Coriou comme responsable communal de la Résistance à Lambézellec. Lui échoit alors la tâche d’amplifier le recrutement de patriotes volontaires pour prendre les armes quand l’heure de la Libération viendra. Le gendarme s’acquitte de cette tâche et à l’approche des troupes américaines, Jean Coriou annonce disposer d’un effectif théorique de 125 hommes. Peu à peu le canton se transforme en unité combattante et devient le Bataillon F.F.I Marcel-Boucher.

Le 5 août 1944, le chef cantonal F.F.I Marcel Pirou et ses chefs communaux, Sébastien Ségalen de Saint-Pierre-Quilbignon et Jean Coriou de Lambézellec, se rendent à Gouesnou à la réunion de l’État-major F.F.I de l’arrondissement de Brest pour recevoir l’ordre d’entrée en action dès le lendemain. Cette insurrection ne peut se faire à Brest, les armes prévues pour le groupement Brest-Ouest n’ont pas été larguées. Il est annoncé d’autres parachutages mais il n’en est rien. Faute d’armes, les F.F.I temporisent et maintiennent les relations entre les unités. Quelques actions sont menées mais le plan d’envergure est totalement caduque. L’évacuation totale de la ville prévue pour le 14 août parachève d’enterrer les efforts des Résistants. Il est alors décidé de mêler les Résistants au flux de réfugiés quittant Brest pour se réorganiser à l’extérieur de la ville et obtenir enfin des armes.

Le 15 et 16 août 1944, c’est le temps de l’instruction et de la reformation de l’unité. Le 17 des dissensions provoquent l’éclatement du Bataillon F.F.I Marcel-Boucher. Jean Coriou reste avec Marcel Pirou dans ce qui devient la Compagnie FFI Brest-Ouest. Il est alors nommé adjoint de la compagnie. Il leur faut attendre le 21 août, pour recevoir suffisamment d’armes pour équiper l’unité. Dès le lendemain, la compagnie engage le combat du côté de Kervélédan à Ploumoguer avant de descendre plein sud vers Plougonvelin.

Le 6 septembre 1944, non loin de Kerivin-Vao à Plougonvelin, la compagnie essuie des pertes dont le capitaine Marcel Pirou. Le soir même, Jean Coriou est nommé à la tête de l’unité. La compagnie est mise en retrait quelques jours mais demande à reprendre le combat pour les dernières opérations sur Brest. Le 10 septembre 1944, la compagnie est déployée devant les forts de Montbarey et du Portzic. Le gendarme Coriou reste à la tête de l’unité jusqu’à la reddition complète de la garnison allemande. Les F.F.I sont ensuite employés au nettoyage des zones de combat jusqu’à fin septembre puis les unités sont dissoutes.

Après guerre il poursuit sa carrière dans la Gendarmerie. Pour son engagement dans la Résistance, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1945 et la médaille Militaire en 1946.

La sépulture de Jean Coriou se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 18 Rang 12 Tombe 02-03]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 8).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 142586), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • Bibliothèque nationale de France, bibliothèque numérique Gallica, liste officielle (n°7) de prisonniers français, août 1940 (4-LH4-4448).
  • La Dépêche de Brest, éditions du 14 janvier 1934, 9 avril 1934, 22 décembre 1940, 15 juillet 1942, 31 octobre 1942 et 24 novembre 1942.
  • LE BRAS Joël, La Compagnie Brest-Ouest, texte non publié, non daté.
  • Brest métropole, service des cimetières, sépulture de Jean Coriou.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.