Georges Laurent Sébastien Roudaut est le fils de Louis René, pharmacien, et Marie Zoé Kervenno, femme au foyer. C’est le dernier et seul garçon de la famille, après quatre sœurs aînées. Georges poursuit sa scolarité au collège Saint-François de Lesneven. Après avoir obtenu le bac, il part à Rennes afin de poursuivre des études en pharmacie. Contemplatif dans l’âme, il s’inscrit en philo à Paris sans prévenir ses parents. Très vite rattrapé par sa famille, il reprend ses études de pharmacie à Rennes suivies de deux années à Nancy.
Georges Roudaut est appelé sous les drapeaux à l’hôpital militaire du Belvédère de Tunis. Il se marie avec Jeanne Marie Marguerite Simottel (1915-1994), le 22 avril 1936 à Brest. Il développe l’activité pharmaceutique familiale de Lesneven et créé un laboratoire d’analyses, unique pour la région. Leur petit Jacques décède d’une tuberculose aggravée, le 4 février 1939 à l’âge de 16 mois. Leur fille Anne-Marie voit le jour le 9 avril 1939.
À la déclaration de guerre, Georges Roudaut est mobilisé à Rennes et muté à l’hôpital du Cristal de Dinard, puis la caserne Chauzy du Mans. Le régiment est évacué sur Bergerac d’où il est démobilisé au mois de septembre 1940.
De retour dans son Finistère, il participe dès le début de l’année 1941 à la récupération et l’évasion d’aviateurs alliés abattus.
En août 1942, Georges est recruté comme agent de renseignement par son cousin par alliance, Maurice Gillet dans le réseau Alliance. Le travail consiste à cartographier avec précision les installations fortifiées ennemies installées sur la côte, de Porspoder à Roscoff, zone décrétée interdite par l’occupant. Il recrute dans son entourage des éléments sûrs et capables de lui fournir des informations sensibles.
Un garçon prénommé René voit le jour le 20 septembre 1943.
Le 20 novembre 1943 en fin d’après-midi, il est arrêté sur son lieu de travail par deux agents de la Gestapo accompagnés d’une collaboratrice française. Accusé d’espionnage et d’aide aux puissances alliées, il est conduit à l’école de Bonne-Nouvelle, siège de la Gestapo de Brest. Après interrogatoire, il est emmené vers la prison de Pontaniou, cellule 6. Le 29 novembre 1943, il rejoint la la prison Jacques Cartier de Rennes où il est enregistré sous le numéro d’écrou 5568, cellule 81. Le 30 mai 1944, il est conduit vers la prison de Fresnes. Il sera déporté le 14 juillet 1944 de Paris-Est vers Strasbourg, puis le camp de Schirmeck-Vorbrück où il sera détenu dans la baraque 10.
Son dossier d’accusation pour espionnage et aide aux puissances ennemies est reçu et enregistré le 10 août 1944 par le Tribunal de guerre du 3ème Reich (RKG). Il n’y aura pas de comparution devant ce tribunal pour Georges, l’avancée des armées alliées sur le sol de France bouleverse le programme nazi. Georges Roudaut est conduit dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944 vers le KL Natzweiler-Struthof. Il est exécuté d’une balle dans la nuque et son corps est incinéré.
À Lesneven l’on ignore tout de sa situation. Les noms de Georges Roudaut et d’Alice Abarnou sont inscrits sur la liste d’Union Gaulliste des élections municipales d’avril 1945. Cette liste remporte les élections et le 18 mai 1945, le conseil municipal ne peut que constater leur absence.
En hommage à Georges Roudaut, la ville de Lesneven attribue son nom à une rue. À titre posthume, il est décoré de la médaille de la Résistance française en 1947 et nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1957.