COUGNY Jacques

Jacques Gilbert Charles Cougny est le fils d’une femme au foyer et d’un industriel, directeur et propriétaire de l’usine d’iode au Conquet. Si la famille dispose d’une maison au 20 Grande rue (actuellement rue Lieutenant Jourden) au Conquet, elle partage également son temps entre Nice et Paris. Parmi les relations amicales qu’entretiennent les Cougny quand ils sont dans le secteur, figurent les familles Missoffe et Taburet. Jacques Cougny fréquente ainsi Ronan Taburet mais également les fils de la famille Pruche, Yvon et Michel.

En mai 1940, la famille quitte Paris pour résider au Conquet à plein temps. Trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la Guerre 1939-1940, Jacques Cougny est étudiant sous l’occupation allemande.

Avec son ami Michel Pruche, ils souhaitent rallier l’Angleterre. Sans que l’on sache par quel truchement, ils semblent qu’ils parvinrent à réserver une place pour un embarquement sur un navire en partance de Carantec. Places qui furent finalement données à des aviateurs alliés tombés en France.

Profitant des autorisations de son père pour circuler dans les zones côtières interdites, Jacques Cougny l’aurait accompagné certaines fois pour glaner des informations sur les dispositifs allemands. De retour au Conquet, ces informations semblent avoir été transmises à un agent d’un réseau de renseignement (potentiellement Edouard Luart). La fréquence et la teneur exacte des communications à son réseau restent inconnues à ce jour.

Nous ignorons la date exacte et les modalités de son enrôlement pour lutter contre les Allemands. Il semble avoir rejoint les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) au début du mois d’août 1944. Il aurait ainsi participé aux opérations de parachutage d’armes à Locmaria-Plouzané. Mais si l’avion passa bien dans la nuit du 2 au 3 août 1944, il ne largua pas le précieux chargement.

Probablement comme beaucoup de jeunes du Conquet, à l’annonce de l’approche des troupes américaines, Jacques Cougny prend le maquis dans la région de Lanrivoaré-Tréouergat. Dans un document émanant de Raoul Coadelot en date du 22 août 1944, Jacques Cougny est recensé comme soldat du 1er Groupe de la 3ème Section de la Compagnie F.F.I du canton de Saint-Renan.

Composition du groupe : (12 soldats F.F.I )
 APPRIOU Yves
 BANNIER Gustave
 BELLEC Rémy
 COUGNY Jacques
 FOURN François
 FOURN Marcel
 GUILLOU Joseph
 LE BRIS François
 LÉON Michel (Chef de groupe)
 MAZÉ François
 PELLEAU Yves
 UGUEN Yves

Avec son unité, il participe aux opérations de Libération dans le canton de Saint-Renan. L’unité participe au nettoyage de la zone Ouest de Saint-Renan qui sera libérée le 24 août 1944. Les opérations se poursuivent plus à l’Ouest pour réduire la poche allemande du Conquet. La compagnie après être passée par Lamber et Kervadéza, oblique vers Locmaria-Plouzané.

Sur la route du Cosquer à Plougonvelin, face au bois Chevillotte, les combats sont rudes et il faut huit jours à la Compagnie pour parvenir à franchir cette ligne âprement défendue par les Allemands. Les combats se poursuivent sur la commune de Plougonvelin avec pour objectif la réduction de la poche du Conquet et la neutralisation de la batterie allemande de Kéringar. Quand cette position se rend le 9 septembre 1944, les F.F.I du Conquet se rendent chez eux. La section défile fièrement, les armes à la main dans la rue principale jusqu’à Beauséjour. Quelques photos sont prises pour l’occasion (voir portfolio). Jacques Cougny découvre ainsi que la maison familiale a été touchée et détruite par un obus incendiaire le 31 août 1944 [1]. Les combats ne sont pas terminés pour autant, il reste la position retranchée de la presqu’île de Kermorvan à réduire. Cette dernière capitule le lendemain, après avoir effectué quelques tirs sur le bourg du Conquet.

Démobilisé fin septembre 1944, à la dissolution des unités F.F.I de l’arrondissement de Brest, Jacques Cougny contracte en décembre 1944, un engagement volontaire dans l’Armée française en reconstitution pour la durée de la Guerre. Il est affecté au 43ème Régiment d’infanterie coloniale (43e R.I.C). Il y sert jusqu’en octobre 1945 puis retrouve la vie civile.

Établi en région parisienne, Jacques Cougny revenait chaque été au Conquet, notamment durant sa retraite. En août 2011, il reçoit la médaille d’honneur du Conquet pour sa contribution aux combats de la Libération. Pour le 75ème anniversaire de la Libération en 2019, il est décoré de la médaille de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (O.N.A.C.V.G) du Finistère.

La sépulture de Jacques Cougny se trouve dans le cimetière de Lochrist au Conquet [Cimetière 3, Rang 3, Emplacement 536]