MASSON Marie

Marie Emilienne Prigent a la douleur de perdre son père en 1906. Quelques années plus tard, sa mère déménage pour s’installer à Châtelaudren dans les Côtes-du-Nord avec son second enfant, Auguste Prigent. Pour sa part, Marie reste à Brest et travaille comme employée de commerce. Elle épouse Paul Masson, le 2 février 1917 à Brest et de cette union naîtra leur fils René (1918-2013). Après la Première Guerre mondiale, son mari est totalement réformé, il obtient un poste au laboratoire municipal de la ville de Brest. Marie Masson, quant à elle, travaille comme employée chez un fleuriste. La famille réside au 49 rue Navarin, dans le quartier Saint-Martin.

Sous l’occupation, son époux intègre le réseau Alliance. Marie Masson l’aide alors dans ses œuvres clandestines, sans être officiellement répertoriée comme agent à part entière. Les époux Masson, comme d’autres agents du réseau, se rapprochent du mouvement Défense de la France (D.F) à Brest, après leur implantation en avril 1943. Marie Masson participe alors à la diffusion du journal clandestin du mouvement.

Du fait des restrictions sous l’occupation, les époux se rendent environ deux fois par mois dans les Côtes-du-Nord chez la mère et le frère de Marie à Châtelaudren, pour s’approvisionner en nourriture. En juillet 1943, par l’intermédiaire de Louis Corbel de Châtelaudren, Paul Masson est mis en relation avec Joseph Darsel, agent du réseau Mithridate et membre du Front national. Plusieurs échanges se font dans les Côtes-du-Nord, parfois par l’intermédiaire de Marie Masson.

L’activité clandestine s’achève brutalement le 3 octobre 1943, avec l’arrestation de son mari et le démantèlement de la branche brestoise du réseau par l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D). Parvenue à informer des résistants de Brest de ces arrestations, Marie Masson quitte la ville rapidement et se réfugie à Lanvollon pour se mettre au vert jusqu’à la fin de la guerre.

Son mari Paul Masson est exécuté sommairement le 30 novembre 1944 à Pforzheim. Sa femme n’apprendra son triste sort qu’en mai 1945, lors de la découverte du charnier. Après-guerre, elle travaille dans une école maternelle et réside au 114 rue Paul Masson à Brest.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registres d’état civil (1E206 et 2E136) et fonds F.N.D.I.R.P (87S).
  • La Dépêche de Brest, édition du 15 janvier 1906.
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattante volontaire de la Résistance (1622 W 16).
  • DARSEL Joseph, La Bretagne au combat, éditions Ar Vorenn, 1985.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 491341 et GR 28 P 4 234 16) - Non consultés à ce jour.