Jean Joseph René Marc travaille depuis les années trente comme forgeron à l’Arsenal de Brest. Il épouse Marie Helies (1914-1997), le 22 avril 1933 à Morlaix. Le couple réside alors au 165 rue de Verdun à Saint-Marc. Avant guerre, il s’investit dans le syndicalisme à la C.G.T et représente ses collègues en tant que délégué des bâtiments en fer. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il reste à son poste à l’Arsenal sous le statut d’affecté spécial et ne tarde pas à adhérer au Parti communiste français (P.C.F) clandestin.
Durant la drôle de guerre puis au début de l’Occupation allemande, il poursuit son militantisme. Avec Yves Labous, Albert Cadiou et François Paul, il fait partie de l’équipe de militants qui reforment un embryon de comité syndical à l’arsenal en janvier 1941. Ceci lui vaut alors d’être arrêté pour menée communiste le 8 mars 1941 à Brest. Ses camarades Yves Labous et Louis Morvan sont également appréhendés, ainsi que les ouvriers Yves Jacolot et René Corre. Ces deux derniers sont rapidement relâchés car il y a méprise. En revanche, les trois premiers sont envoyés dans des camps surveillés. Jean Marc est lui interné au camp surveillé d’Aincourt en Seine-et-Oise. Il y séjourne quelques mois avant de s’évader avec Yves Labous, le 15 août 1941.
Les deux camarades reviennent à Brest et renouent des contacts avec le P.C.F. Yves Labous part pour l’Espagne puis rallie l’Angleterre pour échapper aux poursuites. Jean Marc décide pour sa part de rester dans la Cité du Ponant, mais pour se faire oublier des autorités, il fait un séjour chez Pierre Berthelot à Pont-de-Buis. Il met à profit ce temps pour réaliser des affichettes et tracts. En octobre 1941, il reçoit des faux papiers d’identité lui permettant de regagner Brest. Ne pouvant plus travailler à l’Arsenal de Brest, il entre dans la clandestinité totale et entre en Résistance en participant à des actions. Il aurait participé à des sabotages et attaques à mains armées contre l’occupant. À son actif, l’on peut également citer l’incendie d’un camion allemand en plein jour dans une rue de Brest. Le 4 décembre 1941, il est condamné par contumace à un an de réclusion pour son évasion d’Aincourt.
Jean Marc participe également à la diffusion de la propagande du Front national (F.N) et intègre les rangs des Francs-tireurs et partisans (F.T.P) à leur instauration à Brest dans le courant de l’année 1942. Craignant d’être arrêté, il quitte le secteur et écume plusieurs villes de Bretagne ; Quimper, Quimperlé, Lorient, Nantes et Saint-Malo pour servir d’agent de liaison aux F.T.P. Il monte ensuite à Paris et grâce à Robert Ballanger, il retrouve Lucien Kerouanton.
Ensemble, ils réalisent plusieurs opérations mais lors de l’attaque de la mairie de Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne à la mi décembre 1942, Jean Marc est grièvement blessé par balles. Conduit à l’hôpital, ses camarades tentent de le faire évader mais son état et la surveillance policière de la chambre ne le permettent pas. Jean Marc ne succombe pas à ses blessures, il est alors interné et jugé par la justice française qui le remet ensuite aux autorités allemandes. Il semble avoir été torturé durant ses interrogatoires avant d’être déporté au camp de Natzwiller dans le Bas-Rhin le 12 juillet 1943.
Porté disparu depuis, Jean Marc serait décédé en novembre ou décembre 1943. Après guerre, malgré sa date de décès incertaine, il est finalement déclaré Mort pour la France le 10 novembre 1943. À titre posthume, il reçoit le grade d’assimilation de Sergent et se voit décoré de la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1947 et la médaille de la Résistance française en 1959. À Brest, une rue porte son nom près de la Place de Strasbourg depuis 1954.