ROLLAND Etienne

Etienne René Rolland est le dernier d’une fratrie de huit enfants, d’un père maçon et d’une mère couturière. Dans l’entre-deux-guerres, il intègre le personnel de l’Arsenal de Brest comme ouvrier tout en résidant au 8 rue de Reims avec sa mère. Etienne Rolland épouse une proche voisine [1], Yvonne Stéphant (1918-1997), le 23 mars 1935 à Saint-Marc et de cette union naissent trois enfants. La même année, il devient syndicaliste à la C.G.T et en 1936, il adhère au Parti communiste français (P.C.F). Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Etienne Rolland n’est pas mobilisé de par son statut d’affecté spécial et reste donc en poste à l’arsenal.

Sous l’occupation allemande, Etienne Rolland participe à la diffusion de la propagande du P.C.F clandestin puis celle du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N) à son instauration à Brest en 1941. Il participe également aux grèves patriotiques organisées par le P.C.F fin 1941.

Ayant intégré le groupe de l’Organisation spéciale de l’arsenal, il contribue aux sabotages des sous stations électriques le 26 mars 1942. En mai, les groupes O.S de Brest disparaissent et se diluent dans les Francs-tireurs et partisans (F.T.P). Avec cette nouvelle organisation, il participe aux sabotages du 14 juillet 1942 sur son lieu de travail. Le 28 août 1942, il fait partie de l’équipe de protection des résistantes communistes Marie Salou et Raymonde Vadaine lors du saccage de la vitrine de la Légion des Volontaires Français (L.V.F) de la rue de Siam.

Lors de la vague d’arrestations de fin septembre à octobre 1942, Etienne Rolland est arrêté chez lui le 1er octobre 1942. Cette vaste opération policière à Brest et en Bretagne permet de démanteler une grande partie de la Résistance communiste locale, sans pour autant parvenir à l’éradiquer. D’abord interné sur Brest à Pontaniou puis au château, il est ensuite transféré à Rennes en janvier 1943. Jugé par un tribunal spécial avant que la procédure soit ajournée, pour être traitée par Paris.

Il alors transféré à Fresnes puis jugé par le tribunal militaire allemand du Gross Paris, qui le condamne à mort le 28 août 1943. Etienne Rolland est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 17 septembre 1943, aux côtés de 18 autres résistants communistes brestois. Leurs dépouilles sont transférées le jour même pour inhumation au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

À titre posthume, il est homologué au grade fictif de Sergent et reçoit la médaille de la Résistance française en 1955. Son nom figure sur la cloche des victimes du Mont-Valérien ainsi que sur la stèle de Saint-Marc à Brest (voir portfolio).

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Stèle F.T.P du square Yves Giloux à Saint-Marc (Brest)
Avis d’exécution des 19 F.T.P brestois

Sources - Liens

  • Famille Rolland - Chabaud-Hannart, iconographie.
  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (1E/M26 et 2E/M44).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant d’Etienne Rolland (GR 16 P 518290), aimablement transmis par Edi Sizun et dossier Procès des FTP de Brest (GR 28 P 8 57 29), aimablement transmis par Brigitte Snejkovsky (2023).
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 01/07/1955).
  • Le Maitron, notice biographique d’Etienne Rolland.
  • La Dépêche de Brest, édition du 25 mars 1935.
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1985.
  • KERBAUL Eugène, Cahier de mise à jour - 1485 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1986.
  • KERBAUL Eugène, Chronique d’une section communiste de province (Brest, janvier 1935 - janvier 1943), à compte d’auteur, Paris, 1992.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier individuel d’Etienne Rolland (AC 21 P 665457) - Non consulté à ce jour.

Notes

[1Elle résidait alors au numéro 2 de la rue de Reims.