Guillaume Le Guen est marié et père d’un enfant. Il travaille comme agriculteur et réside à la ferme de Kermengui en Landéda.
Il est contacté en octobre 1943 par le réseau Jade Fitzeroy. Sa première contribution clandestine semble être le 2 décembre 1943. Alors que le réseau tente de faire rapatrier en Angleterre des aviateurs alliés depuis l’île Tariec à Landéda, l’opération tourne mal et deux chaloupes sur trois sont drossées à la côte. Seule une partie des aviateurs parvient à gagner la vedette rapide de la Royal Navy pour l’exfiltration. Sur l’île, restent quinze candidats malheureux, auxquels s’ajoutent maintenant cinq marins de la Royal Navy. Guillaume Le Guen, connaissant bien le secteur, participe au sauvetage des échoués et les fait regagner la ferme de Joseph Le Guen à Prat-A-Lann. Il sillonne également le rivage pour faire disparaître les traces de l’opération manquée pour ne pas alerter les troupes d’occupation allemandes. Les aviateurs et les marins anglais sont ensuite pris en charge par le réseau pour être relogés dans l’arrondissement de Brest en attendant une nouvelle tentative. L’un des guides n’est autre que François Coum, le neveu de Guillaume Le Guen.
Le 21 décembre 1943, Guillaume Le Guen participe à une réunion de préparation d’une nouvelle évacuation. Le rendez-vous clandestin se déroule chez son neveu Louis Coum de Saint-Pabu, sont présents : Louis Bodiger, Jean François Derrien, Pierre Hentic et Pierre Jeanson. Il y a désormais 32 personnes à évacuer.
Le 23 décembre, les candidats à l’évacuation sont déposés à Bel-Air. C’est Guillaume Le Guen qui a défini le trajet pour rejoindre l’île Tariec. Il ouvre la voie et fait traverser à toute l’équipée, un champ de mines sur la grève de Toul-an-Dour avant de les mener à l’île. L’opération échoue à nouveau, la météo ayant subitement viré, l’approche des chaloupes est rendue impossible. Il faut alors faire chemin inverse et répartir les candidats à l’évasion dans le secteur dans l’attente d’une nouvelle date.
Ce nouveau rendez-vous tant attendu, se présente dans la nuit du 25 au 26 décembre 1943 et porte le nom de code Felicitate II. Après regroupement des candidats, Guillaume Le Guen et ses neveux rouvrent la voie et guident la même équipe de 32 personnes sur l’île Tariec. Cette fois c’est la bonne, les chaloupes parviennent à accoster. Guillaume Le Guen n’hésite pas à entrer dans l’eau pour maintenir les chaloupes le temps du chargement. Il récupère également le matériel destiné à la Résistance, apporté par les anglais.
Le lendemain, le 27 décembre, Pierre Hentic et Guillaume Le Guen évoquent un nouveau départ potentiel pour le 19 janvier 1944. Mais des arrestations touchent le réseau Jade Fitzeroy, mettant fin à ses opérations. Coupé de ses contacts, Guillaume Le Guen met fin à son activité clandestine. En août 1944, il ne participe pas aux combats de la Libération mais se livre à des sabotages sur les installations côtières allemandes.
Pour son engagement clandestin, il reçoit la Croix de Guerre (avec étoile d’or) puis en 1946, la médaille de la Résistance française. Il est également cité à deux reprises et reçoit un diplôme de reconnaissance par l’Angleterre pour l’aide au rapatriement des aviateurs.
Après guerre, il lance son chantier naval à Landéda.