Marie Françoise Martine (prénom usuel) Mocaër épouse Paul Auguste Kervella le 13 juin 1925 au Relecq-Kerhuon et de leur union naissent deux enfants. Le premier né est Paul Kervella en 1926 et le second Louis. En 1932, Martine Kervella perd son époux et se voit contrainte d’aménager avec ses deux enfants chez sa sœur Marie Le Goff au 7 rue Victor Hugo. En 1942, c’est au tour de sa sœur de perdre son époux François. Veuves, avec chacune deux fils, les deux sœurs font bloc et s’entraident dans les épreuves.
Les deux cousins nés en 1926 son presque comme des frères, durant l’occupation, ils s’engagent comme secouristes à la Croix-Rouge et travaillent également à l’arsenal comme ouvriers. Par l’intermédiaire du chanoine Guermeur, les cousins rencontrent Roger Pétron qui les fait entrer en résistance en juin 1943 dans le groupe Action Directe, corps franc du mouvement Défense de la France (D.F).
Après quelques mois à œuvrer dans la clandestinité et sans avoir mis dans la confidence leurs mères, les cousins vont en octobre 1943 leur dévoiler leur appartenance à la résistance. Les deux mères, ayant déjà une vie tumultueuse, aurait pu les refréner voire les contraindre à tout arrêter, mais il n’en est rien. Martine Kervella et sa sœur acceptent dès lors d’accueillir des réunions des membres du groupe Action Directe, de les héberger et ravitailler le cas échéant. On stocke également au 7 rue Victor Hugo des armes. Elles mènent également une propagande active dans le cercle de connaissances.
Le 9 mars 1944, alors qu’une cargaison d’armes doit arriver au domicile des Le Goff-Kervella, les allemands investissent les lieux et arrêtent les cousins. Ils reviennent le lendemain et arrêtent les deux sœurs. Martine Kervella est internée jusqu’au 14 juin 1944, d’abord au commissariat de quartier de Saint-Martin puis au commissariat central, rue Kléber à Brest. Placée ensuite en liberté surveillée avec interdiction de regagner son domicile. La maison est pillée et incendiée pendant le siège de Brest.
Mais ce n’est pas le pire, le 10 mai 1944, son fils et son neveu sont condamnés à mort. Le 20 mai, peu avant midi, Guy et Paul Kervella sont fusillés au fort du Mont Valérien.
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