Marie Françoise Mocaër épouse François Le Goff le 4 mai 1925 à Brest et de leur union naissent deux enfants. Le premier né est Guy, en 1926 et le second Noël, en 1930. Quelques années plus tard, sa sœur Martine Mocaer, épouse Kervella, perd son mari et s’installe avec ses fils Paul Kervella et Louis chez les Le Goff au 7 rue Victor Hugo à Brest. En 1942, c’est au tour de Marie Françoise Le Goff de perdre son époux Paul Auguste. Veuves, avec chacun deux fils, les deux sœurs font bloc et s’entraident dans les épreuves.
Les deux cousins nés en 1926 son presque comme des frères, durant l’occupation, ils s’engagent comme secouristes à la Croix-Rouge et travaillent également à l’arsenal comme ouvriers. Par l’intermédiaire du chanoine Guermeur, les cousins rencontrent Roger Pétron qui les fait entrer en résistance en juin 1943 dans le groupe Action Directe, corps franc du mouvement Défense de la France (D.F).
Après quelques mois à œuvrer dans la clandestinité et sans avoir mis dans la confidence leurs mères, les cousins vont en octobre 1943 leur dévoiler leur appartenance à la résistance. Les deux mères, ayant déjà une vie tumultueuse, aurait pu les refréner voire les contraindre à tout arrêter, mais il n’en est rien. Marie Le Goff et sa sœur acceptent dès lors d’accueillir des réunions des membres du groupe Action Directe, de les héberger et ravitailler le cas échéant. On stocke également au 7 rue Victor Hugo des armes. Elles mènent également une propagande active dans le cercle de connaissances.
Le 9 mars 1944, alors qu’une cargaison d’armes doit arriver au domicile des Le Goff-Kervella, les allemands investissent les lieux et arrêtent les cousins. Marie Le Goff se réfugie alors à Plourin-Ploudalmézeau mais elle est arrêtée dans la journée par les agents du S.D de Brest dont Alice David. Elle est internée jusqu’au 26 mai 1944, d’abord au commissariat de quartier de Saint-Martin puis au commissariat central, rue Kléber à Brest. Placée ensuite en liberté surveillée avec interdiction de regagner son domicile. La maison est pillée et incendiée pendant le siège de Brest.
Mais ce n’est pas le pire, le 10 mai 1944, son fils et son neveu sont condamnés à mort. Le 20 mai, quelques heures avant la sentence, Guy Le Goff rédige deux lettres, une pour sa mère et l’autre pour son frère. Peu avant midi, Guy et Paul Kervella sont fusillés au fort du Mont Valérien.
Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.