THIERY Ephrem

Ephrem Thiery est le fils d’un fondeur et d’une employée de la poudrerie de Saint-Marc. À l’âge de douze ans, ses parents divorcent et l’année suivante, il est admis à l’École pratique d’industrie et de commerce de Brest dans la section Commerciale. Il réside alors au 10 route de Paris jusqu’à son service militaire en 1938. Ephrem Thiery sert dans la Marine nationale comme matelot et s’y trouve encore au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Après la signature de l’Armistice, le brestois est démobilisé en octobre 1940 et regagne la Cité du Ponant où il se fait embaucher à l’Arsenal.

C’est très certainement sur son lieu de travail qu’il est contacté pour entrer au Groupe Élie en décembre 1940. Ephrem Thiery est affecté au groupe de Joseph Prigent et à son tour, fournit des noms pour d’éventuelles recrues. On lui demande alors de fournir du renseignement, ce qu’il fait en fournissant un croquis de l’aérodrome de Guipavas, qui sera remis ultérieurement à Louis Élie. Parmi les actions auxquelles il prend part, figure l’attaque d’une batterie anti-aériens près de la rue Lazare Carnot aux Quatre-chemins, le 28 février 1941. Alors que l’opération s’achève en demi teinte, Ephrem Thiery se cache sous un portique de garage, révolver à la main, quand des Allemands passent à proximité de lui sans le repérer. Il participe également à la tentative d’évasion de prisonniers à la prison Maritime de Pontaniou à Recouvrance le 18 mars 1941 ainsi qu’à une action contre un café de la rue Duret le 23 mars 1941. Il semble avoir mené d’autres actions, comme des attaques sur des Allemands isolés durant les période de couvre-feu.

En mai 1941, lors de la vague d’arrestations qui touche le groupe, Ephrem Thiery est recherché par les agents de l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D). Grâce à sa sœur Marthe, il parvient à échapper aux recherches [1]. Il semble avoir prémédité un départ pour l’Angleterre via Crozon (avec Maurice Le Roux ?) avant de se raviser et de se réfugier en Kerbriec à Brélès dans la ferme Quéméneur. Il y participera au sauvetage d’un aviateur allemand tombé du côté de Brélès (le 24 juillet 1941 ?).

En janvier 1942, il tente un retour à Brest, mais change d’emploi et répond à l’offre de la société de couverture Kéromnés, sise au 13 rue Amiral Réveillère. Ne semblant plus être inquiété, Ephrem Thiery épouse trois mois après, l’employée de commerce Renée Lunven (1920-2007), le 25 avril 1942 à Brest. De cette union, naîtront quatre enfants, dont le premier à Huelgoat en 1943. Car depuis la reprise des bombardements sur Brest au début de l’année, sa femme enceinte y est réfugiée. Fin 1943, Ephrem Thiery est désigné pour partir travailler en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (S.T.O). Réfractaire à cette mesure, il quitte à son tour Brest pour retrouver sa famille à Huelgoat au début 1944.

En mai ou juin 1944 [2], il entre en relation avec les résistants locaux et se met à leur disposition. Il participe au ravitaillement et à l’organisation du Groupe Calloch. Durant l’été 1944, Ephrem Thiery prend part aux combats dans la région d’Huelgoat. Les patriotes affluent et bientôt le groupe est assez important pour constituer une compagnie. Celle-ci est détachée le 20 août 1944 auprès du Bataillon F.T.P Normandie pour la réduction de la poche allemande du Menez-Hom. Les combats se poursuivent ensuite dans la presqu’île de Crozon avant la relève.

Sitôt démobilisé des F.F.I après la reddition complète de l’ennemi dans le Finistère, Ephrem Thiery souscrit un engagement volontaire dans l’armée française en reconstruction. Il suit le cours de sous-officier à Coëtquidan d’où il est breveté en juin 1945. Démobilisé, il est rendu à la vie civile en août 1945. Après guerre, il travaille en tant que commerçant jusqu’à sa retraite.