CHOLET André

André Cholet est un artisan parisien, marié et père d’un enfant. Il tient un atelier de montage de poste radio à Levallois-Perret.

En mai ou juin 1941 il entre en résistance et intègre le réseau Confrérie Notre-Dame. Dans la clandestinité, il met son savoir faire de constructeur de poste radio au service du réseau et en devient rapidement le responsable du service radio. Il adopte dès lors le pseudonyme Lenfant comme alias.

Après l’arrestation du radio Bernard Anquetil, André Cholet est sollicité à l’automne 1941 pour implanter à Brest un émetteur pour la surveillance de la Kriegsmarine. Il se rend dans la cité du Ponant en compagnie de Gilbert Renault, emportant dans ses bagages un poste récepteur. Arrivés sans encombre à Brest, les deux résistants descendent rue du Château et se rendent à l’appartement de Jean Philippon. Les attendent, outre l’hôte de maison, René Berthon et Arsène Gall, le futur manipulateur radio brestois.

Jean Philippon dit Hilarion, évoque la rencontre :
Je fus un peu surpris par le volume du poste que celui-ci m’exhiba. C’était un poste récepteur du type commercial sur lequel était greffé un émetteur de la dimension d’une grosse boîte de cigares. Lampe d’émission, manipulateur, antenne, écouteurs étaient contenus dans une valise. [...] Je vois encore Lenfant aux prises avec un minuscule fer à souder. On brancha les écouteurs, la prise de courant fut mise. Pas de courant.

"Quel pays ! Dire que l’on ne peut même plus émettre tranquillement chez soi". Je notai le sourire silencieux de Berthon. Le courant revint au bout de quelques minutes, la petite lampe-témoin s’alluma. Gall essaya le manipulateur avec ses grosses pattes. Un premier grésillement, une flèche de morse, le contact ! Enfin !

André Cholet achève l’installation du poste et peaufine les derniers réglages. Lors d’une courte pause, il déambule et repère que dans le proche voisinage, l’installation de nombreuses antennes allemandes. Il préconise alors à l’équipe brestoise, de se déplacer aussi souvent que possible pour émettre à la campagne. Ses consignes seront respectées à la lettre. La tâche achevée, André Cholet repart avec Rémy ; ce fut sa seule et unique visite à Brest.

André Cholet est arrêté en mars 1942 suite à une dénonciation. Il est condamné à mort et fusillé à la forteresse du Mont Valérien le 13 mai 1943. Pour son action dans la clandestinité, il sera élevé au rang de Chevalier de la Légion d’Honneur le 22 octobre 1946 et reçoit à titre posthume la médaille de la Résistance le 31 mars 1947.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Schéma d’un poste radio émetteur-récepteur d’André Cholet
Document conservé par l’Amicale du réseau CND Castille, transmis par le fils d’André Cholet
Dernière lettre d’André Cholet à son épouse et à son fils (page 2)
Dernière lettre d’André Cholet à son épouse et à son fils (page 1)

Sources - Liens

  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 13/07/1947).
  • Mémorial du Mont Valérien, dernière lettre d’André Cholet.
  • Amicale du réseau CND Castille, notice synthétique d’André Cholet.
  • Le Maitron, notice biographique d’André Cholet
  • Lycée Dumont-d’Urville de Maurepas (78), Biographie d’André Cholet (Pdf)
  • RENAULT Gilbert, Le livre du courage et de la peur - Tome 2 (juin 1942 - novembre 1943), éditions Aux trois couleurs & Raoul Solar, Paris, 1947.
  • PHILIPPON Jean, S & G, éditions France-Empire, Paris 1er, 1957.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers individuels de résistant d’André Cholet (GR 16 P 129164 et GR 28 P 4 47 / 788) - Non consultés à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’interné résistant d’André Cholet (AC 21 P 727372) - Non consulté à ce jour.