PELLÉ Marcel

Marcel François Pellé, son frère cadet Raymond (1924-1975) et leur sœur Yolande sont les enfants d’une cultivatrice et d’un marin d’état de la Marine nationale, tous deux originaires de Loperhet. La famille s’installe dans l’Entre-deux-guerres à Landerneau, au 13 rue Neuve.

Après la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, Marcel Pellé devance son service militaire et contracte un engagement volontaire dans l’armée française en novembre 1939. Son parcours militaire durant la Drôle de guerre et la débâcle de 1940 nous est inconnu. Le jeune finistérien est cependant démobilisé le 15 août 1940, il peut alors retrouver sa famille pour quelques mois. Car en mars 1941, il passe en Zone libre pour se réengager en mai dans l’Armée de l’air à Salon-de-Provence. Après l’invasion de ladite zone par l’armée allemande en novembre 1942, en réaction au débarquement allié en Afrique du Nord le même mois, Marcel Pellé est mis en congés d’armistice en décembre 1942.

Revenu sur Landerneau, Marcel Pellé épouse la coiffeuse Elliane Quillien (1921-2009), le 29 janvier 1943 à Landerneau. Il s’installe alors chez sa belle famille, au 23 rue de Brest, toujours à Landerneau. Il a malheureusement la douleur de perdre son père en avril de la même année.

C’est vraisemblablement par l’intermédiaire de son beau-frère François Quillien, premier maître affecté au Service plans et cartes du ministère de la Marine nationale, que Marcel Pellé intègre dans le second semestre 1943, le réseau de Résistance Ronsard-Marathon. Outre les réunions qui se déroulent au domicile de la famille Quillien, Marcel Pellé semble avoir participé en tant qu’agent de liaison pour transmettre les courriers arrivant de Paris. Il aurait également collecté des informations sur l’ennemi (noms des officiers et régiments) tout en reportant sur des plans les travaux entrepris par l’occupant.

Suite aux arrestations de mai 1944, qui touchent le réseau Ronsard-Marathon à Landerneau, Marcel Pellé se met au vert quelque temps. Coupé de ses contacts, il renoue les liens en fin juillet 1944, auprès du coiffeur landernéen Joseph Guénolé des F.F.I de Landerneau. Au début août 1944, participe à la veille sur le terrain de parachutage de Pencran dans l’attente d’une livraison d’armes, qui ne viendra jamais.

Faute d’avoir de quoi se battre, Marcel Pellé et son groupe partent en direction de la région de Tréflévenez où il participe à des combats aux côtés du Stick N°1 du 3ème Régiment de chasseurs parachutistes (S.A.S). Marcel Pellé évoque dans ses souvenirs, la capture par son groupe de deux allemands et d’assister à la destruction d’un camion allemand par les S.A.S sur la route de Sizun. Toujours dans cette première quinzaine du mois d’août 1944, le groupe de F.F.I de Marcel Pellé se rend en urgence sur Sizun pour aller porter assistance à leurs homologues de Brasparts. Plus d’une centaine de parachutistes allemands du 2ème Bataillon du 7ème Régiment de la 2. Fallschirmjäger-Division viennent d’être capturés dans le secteur du Huelgoat. Amenés à Brasparts, plusieurs unités F.F.I montent la garde. Le groupe de Marcel Pellé en profite pour se compléter son armement avant d’être relevé.

De retour à Landerneau qui vient d’être libérée, Marcel Pellé participe aux opérations de nettoyage et de patrouilles dans le secteur, notamment au château de Penaster à La Forest-Landerneau (14 août 1944) ou à Kerudu en Loperhet. Réorganisés, les F.F.I de Landerneau sont répartis en compagnie. Marcel Pellé intègre la 1ère Compagnie (Le Gall) du Bataillon F.F.I de Landerneau. Au sein de cette unité, Marcel Pellé participe aux combats dans les secteurs de Saint-Coulitz, de Plomodiern et du Menez-Hom. Enfin, sa compagnie participe à la réduction de la poche allemande de la presqu’île de Crozon jusqu’à Tal-ar-Groas en septembre 1944.

Mis au repos ou affecté à des tâches subalternes, Marcel Pellé contracte un réengagement dans l’Armée de l’air. Après guerre, Marcel Pellé et sa femme auront deux enfants. Il poursuit sa carrière dans l’Armée de l’air jusqu’à sa retraite. Il obtiendra le grade de Commandant de réserve et durant son parcours militaire, recevra les distinctions suivantes :

 Officier de la Légion d’honneur (1979)
 Médaille Militaire
 Officier de l’ordre du mérite
 Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs, avec 2 citations
 Croix de la Valeur militaire, agrafes A.F.N avec 4 citations.
 Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, agrafe France & Libération.

Marcel Pellé est inhumé à Landerneau, après avoir passé un partie de sa retraite à Kerlouan.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Ville de Landerneau, registre d’état civil (3 E 143).
  • Centre généalogique du Finistère, registres d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Marcel Pellé (1622 W).
  • Archives F.F.I de l’arrondissement de Brest, registre des effectifs du Bataillon F.F.I de Landerneau.
  • La Dépêche de Brest, éditions du 15 avril 1943 et 19 avril 1943.
  • FLOCH Henri & LE BERRE Alain, L’enfer de Brest, éditions Heimdal, Bayeux, 2001.
  • MABIC Pierre, La Légion d’honneur et Landerneau, Calaméo, 2010, pages 62.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Marcel Pellé (GR 16 P 463760) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.