Séminariste à Pont-Croix, il devient vicaire à Ploujean avant d’être nommé en 1943 vicaire de Kerbonne à Saint-Pierre-Quilbignon. Il y fait la rencontre du chanoine Charles Guermeur, ecclésiastique haut en couleur, très largement apprécié en sa paroisse.
Sensibilisé à la cause de la résistance par le chanoine, le vicaire entre à son tour dans les activités clandestines en 1943. Il devient ainsi agent de liaison pour le groupe Jean-Marin. Il mène alors une propagande acharnée, notamment auprès des jeunes paroissiens, en faveur de la résistance. Il fournit occasionnellement des renseignements sur les activités allemandes dans son secteur (mouvements de troupes, navires arrivant à Brest, etc..).
A la formation des unités combattantes des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I), il épaule son chef communal Sébastien Ségalen à rassembler les différents groupes de résistants épars de la commune et des environs ouest de Brest. Jacques Le Hénaff parvient à rassembler pas moins de sept groupes à la formation.
Cette unité devient alors la Compagnie F.F.I Dixmude et après le parachutage avorté de Kerzévéon à Locmaria-Plouzané, l’ensemble de ses F.F.I gagnent le maquis de Tréouergat pour s’armer auprès du bataillon F.F.I de Ploudalmézeau de Joseph Grannec.
L’abbé Jacques Le Hénaff devient alors, l’aumônier du Bataillon F.F.I. Avec la Compagnie Dixmude, il prend part aux opérations militaires entre Brélès et Plouarzel. Puis à Ploumoguer, notamment à Kervélédan, au carrefour de Coat-ar-Piquet et à Illien. Il participe à la libération de la poche du Conquet en combattant devant la presqu’île de Kermorvan. Après la chute de ce bastion, la compagnie reçoit l’ordre de prendre position à Saint-Pierre-Quilbignon.
Témoignage de Joseph Grannec à propos du vicaire de Kerbonne
S’est rendu plusieurs fois par jour en première ligne pour encourager les soldats, transporter les blessés et les tués. Était très estimé de toute la formation F.F.I de Ploudalmézeau, par sa bravoure, son cran, son sang froid et son esprit de sacrifice.
Après les combats de la libération, il réintègre sa paroisse et se met au service de la population jusqu’à sa mort en 1954. Sa disparition fut soudaine et le jour de ses obsèques, l’église paroissiale put à peine contenir la foule.