Ernest Miry réside jusqu’à son mariage chez ses parents à Penarvaly à Lambézellec. Après avoir fait son apprentissage de métallo chez Dubigeon, il entre à l’arsenal de Brest. Adhérent actif du patronage laïque de sa commune, il est également membre du Parti communiste français (P.C.F) et militant à la C.G.T.U depuis 1931. Ernest Miry épouse Marie Calvarin, le 17 septembre 1932 à Lambézellec. Le couple s’installe alors au 15 rue Henri Barbusse, toujours à Lambézellec. Dans le courant des années 1930, il se fait un nom dans le militantisme et parvient à unir les deux syndicats à l’arsenal en 1935, sur fond de la lutte des classes. En 1938, il se positionne contre les accords de Munich et après la grève du 30 novembre, il est sanctionné par son employeur qui le fait muter à Lorient.
Mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale dans la Marine nationale, il ne tarde pas à être versé en novembre 1939 dans une unité d’infanterie à Granville, de par son orientation politique. Son parcours durant la Campagne de France n’est pas connu, il évite cependant d’être fait prisonnier par l’armée allemande.
Démobilisé, il tente alors de revenir s’implanter à Brest en septembre 1940 mais on lui refuse à nouveau l’entrée à l’Arsenal. Ernest Miry s’en retourne une nouvelle fois dans le Morbihan et retrouve un poste à Lorient. Il intègre le triangle de direction régional du P.C.F aux côtés de Marie Le Fur et M. Lunet. Le brestois s’active alors dans la clandestinité auprès des syndicats locaux. Cette organisation clandestine aurait mené à déclencher des sabotages sur du matériel ainsi qu’à l’impression et à la distribution de tracts appelant à la lutte contre l’Armée allemande.
Revenu à Brest en mars 1941, il reprend contact avec la cellule du parti et se fait embaucher au chantier Gourio au port de commerce. On lui confie alors la charge des contacts syndicaux. En mai 1941, il adhère au Front National (F.N), qu’il contribue à implanter dans la Cité du Ponant, sans grand succès cependant. Ayant appris le retour de l’imprimeur François Prigent en juillet 1941 à Brest, Ernest Miry se met rapidement en relation avec lui pour obtenir sa participation à l’impression clandestine. Par mesure préventive et pour éviter une incrimination, le responsable syndicat fournit un jeu de caractères différents de ceux de l’imprimerie pour les parutions clandestines.
Ces activités clandestines lui valent d’être arrêté le 2 ou 3 octobre 1941, par la police française. Interné dans un premier temps au camp de Châteaubriant, il y retrouve des camarades militants communistes. Il est ensuite transféré dans les camps de Voves dans l’Eure-et-Loir, de Pithiviers dans le Loiret, de La Rochelle et Laleu en Charente-Maritime d’où il parvient à s’évader le15 ou 28 mars 1944.
Parvenu à entrer en relation avec Louis Saillant et Benoît Frachon du Bureau confédéral clandestin de la C.G.T. Nommé à la direction des syndicats clandestins de la Région Ouest, lui incombe la tâche d’encourager les actions à l’encontre de l’ennemi. Au mois de juillet 1944, Ernest Miry se trouve dans la région de Rosporden, il se met alors à la disposition de l’État-major F.F.I du Finistère. Il semble avoir participé à l’insurrection et aux combats de la Libération à Rosporden.
Le 2 septembre 1944, alors que les combats font rage à Brest, Ernest Miry réunit à Landerneau les principaux responsables syndicaux de la région brestoise et du Sud-Finistère, pour reconstituer l’Union départementale des syndicats C.G.T. Un bureau est élu, composé entre autres de Jean Riouallec et d’Ernest Miry, confirmé à son poste de secrétaire régional. Il le reste jusqu’en 1945, puis devient le secrétaire général de l’U.D-C.G.T du Finistère.
Pour son engagement dans la clandestinité, il est cité à l’ordre du Régiment et reçoit la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile de bronze.