François Yves Marie Kéromnès contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale en 1921. Il y sert comme fourrier et obtient le grade de maître. François Kéromnès épouse Henriette Le Bot (1904-1977), le 4 juin 1929 à Plougastel-Daoulas et de cette union, naîtront cinq enfants entre 1931 et 1946. En février 1932, François Kéromnès est blessé en service commandé et l’année suivante il est décoré de la médaille Militaire. En août 1939, il est déclaré inapte au service et réformé définitif. François Kéromnès retrouve un travail comme secrétaire général de mairie à Plougastel-Daoulas en novembre 1939.
Au début de l’occupation allemande, il montre une attitude patriotique en aidant des militaires français à se soustraire aux recherches des allemands. Depuis la mairie, il fabrique de fausses pièces d’identité en utilisant sa signature. Probablement suite à l’arrestation de l’un de ses protégés, François Kéromnès est arrêté et interné à la prison du Bouguen du 3 au 22 juillet 1941. Il est ensuite transféré à la prison centrale de Rennes et y purge une courte peine du 22 juillet au 3 septembre 1941. Libéré, il regagne Plougastel-Daoulas et retrouve son poste à la mairie. Malgré ses récents déboires, il poursuit la lutte administrative à son échelle en tentant de freiner les réquisitions sur la population.
En relation avec Corentin Le Goff, notaire et accessoirement maire de Plougastel-Daoulas, le secrétaire François Kéromnès serait entré à son service en 1942, quoique plus vraisemblablement en 1943, au sein du sous-réseau Barnsby. En avril 1943, il jette dans les cabinets d’aisance de la mairie, les fiches d’appel des jeunes de la commune requis pour le Service du travail obligatoire (S.T.O). Il aide également ces réfractaires en détournant des tickets d’alimentation pour eux.
À l’heure de la formation des unités combattantes des Forces françaises de l’intérieur, François Kéromnès donne également un coup de main pour donner vie à la Compagnie F.F.I de Plougastel-Daoulas. Il fournit des renseignements et sert d’agent de liaison pour garder les contacts entre les différents groupes qui composent l’unité. Son état de santé ne lui permet cependant pas de participer aux combats de la Libération.