ESTÈVES Antonio

Antonio Estèves est un réfugié de la guerre civile d’Espagne. Parvenu en France, il est interné dans un camp dans le Sud. Sous l’occupation allemande, il est requis par Vichy pour travailler sur le mur de l’Atlantique à Brest.

Antonio Estèves intègre les F.T.P de l’Union Nationale Espagnole de Brest en janvier 1943. Il fait partie du groupe de Francisco Lara au port de commerce. Nous ignorons la nature des services qu’il a rendus dans la clandestinité. Il est cependant arrêté le 8 octobre 1943 pour vol de dynamite au port de commerce dans les chantiers de l’entreprise Erich Reckling. Ces explosifs étaient destinés à son organisation clandestine pour des opérations en Bretagne.

Interné à la prison de Pontaniou, il est envoyé dans les prisons de Saint-Charles puis de Mesgloaguen à Quimper au début 1944. Il est ensuite transféré au camp de Compiègne en prévision de son départ en Allemagne. Le 15 juillet 1944, il est déporté avec plus de 1500 autres prisonniers. Antonio Estèves arrive à Neuengamme où lui est attribué le matricule 37203. Il est ensuite assigné au Kommando de Bremen-Farge pour travailler de force sur l’abri sous-marin Valentin. Au bout d’une année d’internement et de travaux forcés, il est libéré par l’avance des alliés en juin 1945. Antonio Estèves est alors rapatrié en France.

Pour son engagement dans la Résistance, il reçoit la médaille de la France Libérée en 1958, la Croix du Combattant volontaire de la Guerre 1939-1945 en 1959, la médaille Militaire et la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme en 1961. Il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1971.

Après guerre, il décide de s’installer à Brest. Il obtient une naturalisation en 1949 et réside en baraque au Bergot. Antonio Estèves trouve ensuite un emploi comme ferrailleur et épouse Marie Tétard (1920-2007), avec laquelle il aura trois enfants.

Publiée le , par Gildas Priol, MERE 29, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (3E491) et fonds F.N.D.I.R.P (87S).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Antonio Estèves (1622 W).
  • Fondation pour la mémoire de la déportation, registre des déportés (I.247).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant d’Antonio Estèves (GR 16 P 211863) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’interné d’Antonio Estèves (AC 21 P 642340) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.