HERROU Yves

Yves Marie Herrou réside au 119 rue de Verdun à Saint-Marc. Sous l’occupation il travaille comme électricien dans différentes entreprises dans la région brestoise.

Il indique être entré en Résistance au début de l’année 1943 au sein des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). Nous ignorons par l’intermédiaire de quel contact il a rejoint la structure clandestine. Il revendique avoir participé à des sabotages au port de commerce et à l’arsenal ainsi qu’à la diffusion de la propagande en faveur de la Résistance. A la formation des unités F.F.I de Brest, au premier semestre 1944, il est affecté au groupe de René Brenterc’h de Brest-Est.

Ce groupe est victime de l’usurpateur Victor Baron, dit Baron de Groix, qui parvient à en prendre le commandement en juin 1944, profitant d’une vacance dans les liaisons entre F.F.I suite à différentes arrestations le mois précédent. Ce dernier se fait passer pour un haut responsable de la Résistance locale. Et alors que les véritables responsables F.F.I prônent la discrétion suite au débarquement en Normandie et en attendant le soulèvement général, le chef auto-proclamé Victor Baron déclenche une série d’opérations, notamment à La Villette en Lambézellec le 8 juin 1944, mettant le groupe de René Brenterc’h sous le coup d’une enquête allemande.

Sur dénonciation de François Gourmelon, supplétif français à la solde des allemands, le groupe est traqué. Yves Herrou est appréhendé le 16 juin 1944. Trois jours plus tard, le 19 juin 1944, c’est au tour d’Eugène Le Roux d’être arrêté en compagnie d’Émile Gallon et Marcel Omnes au Bar de la Place à Saint-Marc par des agents de l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D). Dans la foulée, Philippe Billé du même groupe est arrêté chez lui vers 22h30 puis c’est au tour de Louis Bastard d’être arrêté au Dourjacq par Julien Origas, interprète alsacien du kommando. Le lendemain c’est le cafetier en fuite Roger Prevost qui est à son tour appréhendé. Probablement interrogé à l’école Bonne-Nouvelle, il est ensuite interné à la prison maritime de Pontaniou, avant d’être transféré à Rennes le 30 juin 1944. Devant l’avance des Alliés, il est de nouveau transféré, cette fois à Fresnes en région parisienne. Émile Gallon est déporté en Allemagne le 15 août au départ de Pantin.

Le pont sur la Marne à hauteur de Nanteuil-Saacy a été détruit par un bombardement le 8 août 1944, le train doit donc s’arrêter le 16 et les déportés rejoignent à pieds la gare de Nanteuil-Saacy où un autre train les attend. Lors de ce changement les S.S exécutent des déportés qui tentent de s’évader. Le 17 août 1944, à Dormans la Résistance essaie, sans y parvenir, de stopper le convoi. Dans la nuit du 17 au 18 août, le train stationne à Bar-le-Duc. Le 19 août, le train arrive à Weimar. Le jeune brestois transite par le camp de Buchenwald où on lui attribue le matricule 76989. Il est finalement envoyé au camp de Dora-Mittelbau le 28 août 1944. Il est libéré en avril 1945 et rapatrié le mois suivant en France.

Après guerre il fréquente Thérèse Le Ber (1928-2000) qui lui donne une fille, Yvette (1950-1986). Le couple se marie le 30 décembre 1950. Il reçoit en 1959 (publication au J.O du 07/01/1960) la médaille de la Résistance française.

La sépulture d’Yves Herrou se trouve dans le cimetière de Saint-Marc à Brest [Carré 11, Rang 6, Tombe 8]

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Dourdon, Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Sources - Liens

  • Ville de Landerneau, registre d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Yves Herrou (1622 W).
  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 07/01/1960).
  • Arolsen archives, centre International de la persécution Nazi - archives numérisées en ligne.
  • Fondation pour la mémoire de la Déportation, registre des déportés (I.264) et Commission Dora Ellrich.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture d’Yves Herrou.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers individuels de résistant d’Yves Herrou (GR 16 P 292125 et GR 28 P 4 67 70) - Non consultés à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier individuel de déporté d’Yves Herrou (AC 21 P 571169) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.