GALLON Émile

Émile Marie Gallon réside à Brest au 4 rue Kerivin chez ses parents. Après des études primaires à l’École des Garçons de la place Guérin, il échoue en 1936 à entrer comme apprenti à l’arsenal de Brest. A partir de 1938 et sous l’occupation, il travaille comme dessinateur industriel à l’Énergie Industrielle.

Réfractaire au Service du Travail Obligatoire (S.T.O), Émile Gallon entre en Résistance au mois d’août 1943 dans le Groupe Fraval. A la formation des unités F.F.I de Brest, au premier semestre 1944, il est affecté au groupe de René Brenterc’h dans la formation Brest-Est.

Ce groupe est victime de l’usurpateur Victor Baron, dit Baron de Groix, qui parvient à en prendre le commandement en juin 1944, profitant d’une vacance dans les liaisons entre F.F.I suite à différentes arrestations le mois précédent. Ce dernier se fait passer pour un haut responsable de la Résistance locale. Et alors que les véritables responsables F.F.I prônent la discrétion suite au débarquement en Normandie et en attendant le soulèvement général, le chef auto-proclamé Victor Baron déclenche une série d’opérations, notamment à La Villette en Lambézellec le 8 juin 1944, mettant le groupe de René Brenterc’h sous le coup d’une enquête allemande.

Sur dénonciation de François Gourmelon, supplétif français à la solde des allemands, le groupe est traqué. Yves Herrou est appréhendé le 16 juin 1944. Trois jours plus tard, le 19 juin 1944, c’est au tour d’Eugène Le Roux d’être arrêté en compagnie d’Émile Gallon et Marcel Omnes au Bar de la Place à Saint-Marc par des agents de l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) de Rennes. Dans la foulée, Philippe Billé du même groupe est arrêté chez lui vers 22h30 puis c’est au tour de Louis Bastard d’être arrêté au Dourjacq par Julien Origas, interprète alsacien du kommando. Le lendemain c’est le cafetier en fuite Roger Prevost qui est à son tour appréhendé. Probablement interrogé à l’école Bonne-Nouvelle, il est ensuite interné à la prison maritime de Pontaniou, avant d’être transféré à Rennes le 30 juin 1944. Devant l’avance des Alliés, il est de nouveau transféré, cette fois à Fresnes en région parisienne. Émile Gallon est déporté en Allemagne le 15 août au départ de Pantin.

Arrivé au camp de Buchenwald, on lui attribue le matricule 76993. Il y reste jusqu’en décembre 1944. Il est ensuite transféré au camp de Dora-Mittelbau. Il est libéré en territoire tchécoslovaque le 8 mai 1945. Émile Gallon est finalement rapatrié en France le 23 mai 1945.

Pour son action dans la Résistance, il reçoit en 1959 la médaille Militaire, la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme et la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945. L’année suivante il obtient la médaille de la France libérée.

Après guerre, il épouse Suzanne Pellaé (1919-2002) le 22 novembre 1949 à Brest.

La sépulture d’Émile Gallon se trouve dans le cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré 28, Rang 8, Tombe 37]

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (1E264) et fonds F.N.D.I.R.P (87S).
  • Archives départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W) et fichier départemental des prisonniers politiques et déportés (1397 W 1).
  • Fondation pour la Mémoire de la Déportation, registre des déportés (I.264).
  • Arolsen Archives, Centre international sur les persécutions nazies.
  • La Dépêche de Brest, édition du 26 août 1936.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture d’Émile Gallon.
  • LE BRAS Joël, L’affaire Jean-Pierre Lamandé, De l’affaire BDG à l’affaire du maquis de Kérougon, non publié.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant d’Émile Gallon (GR 16 P 240686) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier individuel de déporté d’Émile Gallon (AC 21 P 610962) - Non consulté à ce jour.