Ancien quartier maître radio de la marine française, Roger Le Fèvre, après cinq années d’engagement, prend un emploi d’agent électricien à l’entreprise Degréane, sous-traitante dans les arsenaux du Ponant et du Levant. Sa famille est originaire de Plémet (Côtes d’Armor). Fixé à Brest, il y épouse le 11 septembre 1936 Marie-Thérèse Le Du.
Sa particularité est de connaître Jacques Mansion, du même âge que lui, qui s’est réfugié en Angleterre après l’invasion du pays et qui s’est porté volontaire pour y revenir rapidement en mission d’espionnage. Peu de temps après son arrivée au Cap de La Chèvre au début du mois d’août 1940, ce dernier veille à passer à Brest pour solliciter son ami dont il sait que la spécialité de radio serait précieuse pour les services secrets. Les deux hommes concluent un accord et, grâce à un patron pêcheur de Camaret, franchissent la Manche sans encombre.
Nous sommes à la fin du mois d’août. Tout pourrait aller pour le mieux, si Le Fèvre n’exprimait des réserves sur la participation qu’on lui propose. Une fois à Londres, il préfère se mettre au service de l’Intelligence Service (M.I.6) qui lui propose d’opérer comme agent radio dans Brest, pour communiquer régulièrement des renseignements sur les activités navales.
Son poste émetteur étant vite défaillant, il reste assez désœuvré. Mais, vite prévenu de sa présence en Bretagne, le contre-espionnage allemand (Abwher) parvient à le capturer. Violemment interrogé, il feint d’accepter un retournement et d’émettre sur son poste réparé de fausses informations à Londres afin d’intoxiquer le M.I.6 (Military Intelligence, section opérationnelle de l’IS).
À peine libéré, il réussit à disparaître et à se cacher jusqu’à la fin de la guerre. Ensuite, il reprend sa vie ordinaire, divorce de sa première femme, se remarie deux fois et décède à Mougins le 13 février 1996.
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