Dans la documentation des Services Spéciaux attachés au général de Gaulle en 1940, Jacques-Eugène-Alexandre Mansion est considéré comme le premier agent envoyé en mission pour observer le dispositif militaire allemand.
Demeurant avant-guerre 5 rue Ducouëdic à Brest, y ayant épousé le 9 octobre 1936 Edmonde-Marianne Quentel, coiffeuse née en 1915, il est alors représentant de commerce dans l’entreprise Ploué-le-Calvez qui importe du vin d’Algérie.
Mobilisé et blessé en 1939 près de Nancy par une mine antichar française, hospitalisé à l’hôpital de Beauvais, rétabli, réformé, il rentre à Brest, puis s’échappe sur un langoustier de Camaret à l’arrivée des Allemands.
Une fois à Londres, il propose de servir le 2ème Bureau (futur B.C.R.A) de la France-Libre. Le 30 juillet 1940, il prend place à bord d’une vedette de la Navy. Prévu à Plougasnou, près de Morlaix, son débarquement n’a pas lieu en raison d’une brume persistante qui empêche une visibilité suffisante. De retour en Angleterre, il est transféré sur un bateau de pêche qui, parti de Penzance, le débarque au Cap de la Chèvre.
Jacques Mansion évoque son parcours :
Ma mission consistait, en priorité, à faire des recherches sur d’éventuels transports de gaz, parce que les Britanniques étaient persuadés que les Allemands allaient balancer du gaz sur l’Angleterre. Ensuite : identification des unités allemandes le long de la côte, pour savoir ce qu’ils avaient devant.
Cette première mission sera suivie d’autres, dont une qui sera en relation avec celle d’Honoré d’Estienne d’Orves. Nommé Compagnon de la Libération le 7 mars 1945, il sera chargé de missions diverses en Afrique pour le compte de la DGER (Direction Générale d’Etudes et de Recherches).
Son décès intervient le 12 novembre 1990 à Olonne-sur-Mer.
Par erreur, sa notice au Musée de la Libération le présente comme parti en première mission le 17 juillet 1940, et lui donne comme emploi de contrôleur au Service Vente de Renault à Paris.