Yves Guillaume Daouben, ses frères Jean (1920-1936), François (1924-2005), Joseph (1929-2008) et leur sœur Marie (1921-2022) sont les enfants de cultivateurs établis au 10 route de Porsfeunteun à Trémazan en Landunvez. Dans ce village, Yves Daouben y suit une scolarité classique à l’école publique des garçons et obtient son certificat d’études primaires en juin 1936. Trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il reste à Landunvez et travaille à la ferme mais aussi comme marin pêcheur à Trémazan (inscrit maritime de Portsall). Le 8 septembre 1942, alors qu’il se baigne avec deux amis sur la plage près du château de Trémazan, l’un de ses camarades se noie.

À l’automne 1943, alors qu’il est en âge d’être requis pas le Service du travail obligatoire (S.T.O), Yves Daouben refuse de s’y soumettre et devient réfractaire. Sûrement dénoncé aux Allemands pour son refus d’optempérer, ces derniers viennent le chercher à la ferme familiale et ne le trouvant pas, abattent son chien.

Sa date d’entrée dans la Résistance ou dans les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) reste à étayer. Selon une attestation datant de 1960, Yves Daouben aurait rejoint la Résistance en novembre 1943. Mais selon le témoignage de Pierre Talarmin en 2022, ce serait quelques mois plus tard en 1944, quand ce dernier l’aurait recruté pour former un groupe communal de volontaires. La première datation étant certainement lié à son refus d’obtempérer pour le S.T.O, la seconde datation est à privilégier. À partir de son recrutement, Yves Daouben participe à la diffusion de la propagande contre l’ennemi.

En août 1944, avec son groupe de volontaire, le jeune marin pêcheur de Trémazan participe aux opérations militaires de la Libération. Lors de la réorganisation des unités du canton, il est affecté au 4ème Groupe de la 3ème Section de la 3ème Compagnie du Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau.

Composition du groupe :
– CALONNEC Jean
– DAOUBEN André (Blessé le 30 août 1944)
– DAOUBEN Yves
– GOUZIEN Jean
– KERJEAN René
– LE FOURN Maurice
– LOUÉDOC Yves
– PALLIER Jean
– TALARMIN Pierre
– TALOC Vincent (Chef de groupe)

Au sein de son unité il participe aux opérations de nettoyage dans le canton avant de poursuivre plus au Sud vers la poche allemande du Conquet. Lors des combats, il est sauvé in extremis par un blindé américain qui le récupère d’une contre attaque allemande. Sympathisant avec l’équipage du char, il poursuit avec eux les combats, jusque dans les rues de Brest.

Après guerre, Yves Daouben effectue son service militaire puis travaille comme marin de commerce au sein des Phares et balises. Il passe un an comme gardien de phare, avant d’embarquer sur le baliseur Georges de Joly sur lequel il finira sa carrière à 55 ans en tant que second. Durant quatre années, il quittera le baliseur pour servir à bord de la vedette de ravitaillement des phares. Yves Daouben épouse Philomène Kerbérénès (1926-2018), le 20 juillet 1949 à Ploudalmézeau et de cette union naîtront quatre enfants. Outre son métier, Yves Daouben s’était pleinement investi au sein de la Société nationale de sauvetage en mer (S.N.S.M).