Jean-Louis Eozénou est le fils de Jean Marie, ancien du chemin des Dames, et d’Anne-Marie Le Goff, tous les deux cultivateurs. Après des études secondaires au Collège Saint-François de Lesneven, il obtient brillamment le baccalauréat. Jean-Louis entre à l’école des mécaniciens de la marine à Lorient. Il se marie avec Jeanne Baud, le couple prend un logement en location au 7, rue Balzac, à Lambézellec, près de Brest. Nommé commis de marine à l’arsenal de Brest, Jean-Louis est muté à Cherbourg en 1939 où il passe et obtient le concours des officiers de la marine. Une petite fille prénommée Anne-Marie naît dans cette ville le 22 décembre 1939.
Dès la signature de l’armistice, il est à nouveau muté à l’arsenal de Brest. Deux autres enfants naîtront à Brest : Pierre le 12 juin 1941 et Louis le 16 novembre 1942.
Jean-Louis Eozénou est recruté comme agent de renseignement au sein du réseau Alliance en janvier 1943.
Le 15 novembre 1943, il est arrêté sur son lieu de travail sous l’accusation d’espionnage et aide aux puissances alliées. Jean-Louis est conduit vers l’école de Bonne-Nouvelle, siège de la Gestapo de Brest, avant d’être incarcéré à la prison de Pontaniou, cellule 6. Il sera transféré le 29 novembre 1943 vers la prison Jacques Cartier de Rennes, sous le numéro d’écrou 5567, cellule 80. Le 2 janvier 1944, il sera à nouveau transféré vers la prison de Fresnes. Jean-Louis Eozénou sera déporté le 24 janvier 1944 vers la prison de Pforzheim sous le numéro d’écrou 509-573.
Son dossier d’accusation pour espionnage est reçu et enregistré le 2 mars 1944 par le Tribunal de guerre du 3ème Reich (R.K.G). Il n’y aura pas de comparution devant ce tribunal pour Jean-Louis, l’avancée des armées alliées sur le sol de France bouleverse le programme nazi. Comme 24 de ses compagnons d’infortune, Jean-Louis Eozénou subit un simulacre de libération. Il est extrait de sa cellule le 30 novembre 1944 vers 6 heures du matin, signe le registre de levée d’écrou avec remise d’un billet de 10 marks. Ils sont tous exécutés d’une balle dans la nuque dans le bois d’Hagenschiess situé près de Pforzheim, les corps sont jetés dans un trou de bombe.
À titre posthume, Jean-Louis Eozénou est décoré de la médaille de la Résistance française en 1947 et nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1958.
* Il s’agit ici d’une déduction logique de l’auteur.