Goulven Madec est le fils d’un journalier du port et d’une femme au foyer. Oprhelin très jeune et vivant dans la misère, il travaille comme ouvrier agricole à Guipavas. À l’âge d’effectuer son service militaire, il sert dans la Marine nationale en 1909. Il y signe même un engagement et durant cette période, il se spécialise comme fusilier-marin. En mars 1914, arrivé au terme de son contrat, il est rendu à la vie civile mais la mobilisation générale d’août le rappelle en activité. Durant la Première Guerre mondiale, il prend part aux combats sur le front de l’Yser au sein du 1er Régiment de Fusiliers-marins. En 1917, Goulven Madec est promu quartier-maître. La guerre terminée en novembre 1918, il est tout de même maintenu sous les drapeaux durant quelques mois.

Goulven Madec épouse la porteuse de pain Annette Le Gall (1893-1972), le 15 juin 1919 à Guipavas. Quelques jours plus tard, il est démobilisé et se retire à Guipavas auprès de sa jeune épouse. Pour retrouver du travail, il se tourne vers la Pyrotechnie de Saint-Nicolas où il travaille peu de temps avant de se réengager dans la Marine nationale en 1920. Durant cette décennie, il fonde une famille avec les naissances de ses enfants Jeanne (1920-2013), Marie (1923), Yves (1924-1932), François (1927-2009), Fernande (1929-2021) et Yves (1933). Ensemble, ils résident d’abord place aux Cochons dans le bourg puis au début des années 1930, la famille s’installe au 11 rue Amiral Troude à Guipavas (le n°63 de nos jours).

Promu second-maître en 1928, Goulven Madec est admis à la retraite de la Marine nationale à la fin de l’année 1935. Le jeune retraité ne reste pas inactif et pense à devenir facteur des PT.T., avant d’être sollicité par le maire de Guipavas pour devenir garde champêtre par intérim. En 1937, le maire de Guipavas demande au sous-préfet de Brest, l’agrément de garde champêtre pour Goulven Madec.

Mobilisé fin août 1939, le garde champêtre de Guipavas sert aux bases aéronavales de Rochefort et Lorient en 1940. Lors de la débâcle, il est probablement évacué sur Toulon où il fait un passage au 5ème dépôt de la Marine. Rendu à la vie civile, il regagne le Finistère et retrouve son poste.

L’occupation n’est pas simple pour Goulven Madec, qui doit saluer les officiers allemands, ce qui lui vaudra un jour une gifle par l’un d’eux pour salut incorrect. Le garde champêtre a également le rôle ingrat de porter aux familles de Guipavas, les ordres de réquisitions imposé par l’occupant à la mairie.

À l’été 1944, lors de la constitution de la section communale de Guipavas des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I), Goulven Madec et son fils François font partie des volontaires. De par son expérience militaire, Goulven Madec est nommé chef de groupe. Avant les combats, il fait mettre sa famille à l’abri chez un ami, à Guénarc’hant en Guipavas.

Composition de son groupe de combat :
– BELLEC René
– CUEFF René
– JONCOUR Pierre
– LAMOUR Jean
– LAURENT Jacques
– LE FUR Louis
– MADEC François (son fils)
– MADEC Goulven (Chef de groupe)
– QUÉAU Jean
– THOMAS Michel

Avec son unité et son groupe armé le 7 août 1944, Goulven Madec participe aux opérations de Libération dans les secteurs de Saint-Divy, Plabennec, Kersaint-Plabennec et Guipavas. Le 20 août 1944, alors qu’une partie de la Compagnie F.F.I de Guipavas est en position entre la route de Saint-Divy et Landerneau, Louis L’Her est tué tandis que Robert Ségalen et Goulven Madec sont blessés. Nous ignorons la gravité de sa blessure ainsi que sa capacité à poursuivre, ou non, les combats jusqu’à la fin des opérations dans le secteur de Guipavas.

Après la Libération, il sera nommé président du comité d’épuration de sa commune. Il poursuit son travail de garde champêtre jusqu’à sa retraite en 1948 ou 1949.

Pour l’ensemble de sa carrière et sa participation aux deux guerres mondiales, Goulven Madec a été décoré de la médaille Militaire, de la Croix de Guerre 1914-1918, de la médaille de l’Yser (1933) et de la médaille de la Police nationale (1950).