Paul Jean Le Baron est le fils d’une mère au foyer originaire de Recouvrance et d’un père Enseigne de vaisseau de 1ère classe de Saint-Pierre-Quilbignon. Dans les années 1930, la famille réside au 2 Rue Traverse de l’Église à Recouvrance. En 1934, Paul Le Baron a la douleur de perdre son père. Étudiant quand la guerre éclate, il est de nouveau endeuillé avec la perte de son frère Gabriel en 1941. Paul Le Baron entre au service du colonel Michel Scheidhauer, commandant la Défense passive de Brest, comme secrétaire en janvier 1943.
C’est par celui-ci qu’il entre en Résistance vers octobre 1943, en aidant le réseau Bodeaux-Loupiac dans sa mission de récupération et d’évasion d’aviateurs alliés tombés en France occupée. Le détail de ses activités n’est pas connu, il participe néanmoins au convoyage de neuf aviateurs, gérés jusqu’alors par Ghislaine Niox, de Brest à Plomodiern. Ceux-ci doivent embarquer sur un navire de pêche à Camaret, le jeune secrétaire brestois espère également pouvoir embarquer avec eux à destination de l’Angleterre. Mais l’opération prend du retard et le bateau initialement choisi n’étant pas disponible, il a fallu en trouver un autre, hélas plus petit, qui ne peut emporter tous les candidats à l’évasion. Paul Le Baron s’en retourne alors sur Brest. Après plusieurs péripéties, une trentaine d’aviateurs finiront par prendre le large le 23 octobre 1943 à bord du Suzanne-Renée.
Après la disparition du chef du réseau Bodeaux-Loupiac, le 11 octobre 1943 à Rennes, les Scheidhauer et Paul Le Baron poursuivent leurs activités clandestines d’aide aux aviateurs avec le réseau Bourgogne ou encore avec le réseau Jade, dont le responsable des opérations aériennes et maritimes, Pierre Hentic, tente lui aussi de créer une filière depuis la côte Nord du Finistère. Par manque de financement et de coordination Bourgogne ne put opérer et fit transférer ses aviateurs par d’autres voies, tandis qu’il fallut trois reprises à Jade pour réussir à la noël 1943 l’embarcation des aviateurs et de Ghislaine Niox. Au début 1944, d’autres aviateurs arrivent vers le Finistère. Dès lors, il fallait les transférer vers les Côtes du Nord pour être pris en charge par le réseau Shellburn. Nous ignorons également l’activité précise qu’eut Paul Le Baron au sein de ces structures bien qu’il semble avoir servi comme convoyeur.
En février 1944, son patron Michel Scheidhauer quitte ses fonctions, officiellement pour maladie, officieusement pour s’éloigner de Brest suite à une vague d’arrestations touchant le réseau Jade.
Sans que l’on puisse expliquer son parcours, Paul Le Baron se retrouve dans les rangs des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) du 1er Bataillon de Quimper, sous les ordres du Capitaine Fer. Il participe avec cette unité à la Libération du Sud Finistère avant de contracter un engagement dans l’Armée française en reconstitution. Le sous-lieutenant Le Baron suit une formation de parachutiste au groupe École n°191 de Rambouillet de mai à juillet 1945 avant de sauter en territoire ennemi au Laos en octobre de cette même année. Le brestois sert ensuite au 1er Bataillon de chasseurs laotiens dans la région de Thakhek de janvier à mai 1946. Paul Le Baron poursuit sa carrière dans l’armée, il passe lieutenant en avril 1950 puis semble retrouver la vie civile en 1956, avec le grade de capitaine de réserve. De retour à Brest, Paul Le Baron réside toujours au 2 Rue Traverse de l’Église à Recouvrance et devient représentant de commerce.
Pour son engagement clandestin en faveur des aviateurs alliés, Paul Le Baron est cité à l’ordre de l’Armée par le Général de Gaulle en mars 1945, lui conférant la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de Vermeil. Il est décoré par les Alliés de la King’s medal for courage (Britannique) et de la Medal of freedom with Bronze palm (U.SA). Pour son engagement au Laos, il est à nouveau cité, à l’ordre de la Division, lui conférant la même Croix de Guerre, avec étoile d’Argent. En 1967, Paul Le Baron est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
La sépulture de Paul Le Baron se trouve dans le cimetière de Recouvrance à Brest [Carré 8, Rang 2, Tombe 31]