CABON François

François Joseph René Marie Cabon est le fils d’un couple d’agriculteurs ayant eu neuf enfants. Il effectue sa scolarité à l’école primaire du Sacré-Cœur à Guissény. Trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, François Cabon subit l’occupation allemande. Il contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale pour cinq ans, en mars 1942. Il est formé pour devenir canonnier près de Toulon avant d’être affecté à la défense contre l’aviation (D.C.A) de la base navale. L’invasion de la Zone libre par les troupes allemandes provoque le sabordage de la flotte française à Toulon le 27 novembre 1942. Mis en congés d’armistice quelques temps après, François Cabon regagne sa commune natale.

Sa date d’entrée dans la Résistance est mal définie à ce jour. Il est probable qu’il intègre l’effectif du Groupement cantonal de Guyssény entre 1943 et 1944, au moment du recrutement d’un effectif théorique ayant une expérience militaire. Ceci, dans l’objectif de disposer de volontaires prêts à prendre les armes en cas d’insurrection nationale. François Cabon aurait joué un rôle comme agent de liaison pour sa formation. Il intègre les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) à la constitution des groupes de combat.

Mais le dimanche 9 juillet 1944, Auguste Favé, Albert Uguen et François Cabon sont arrêtés à Guissény par l’Armée allemande. Ils sont amenés dans les locaux de Skol ar Groaz, en Kerlouan où s’y trouve également le chef de la section F.F.I de Kerlouan, Roger Bothuan, appréhendé au petit matin. Interrogés plusieurs jours sur place, les prisonniers sont pris en charge par l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D).

Sezny Gac évoque la réaction des F.F.I suite aux arrestations :

Prévenu par un voisin, je quitte mon domicile, enfourche ma bicyclette et rejoint le P.C du Lieutenant Barach Joseph à Coz Castel en Goulven. Je rends compte des arrestations qui viennent d’avoir lieu. Au cours de mon déplacement, j’appris que les quatre prisonniers avaient été conduits à Skol ar Groaz à Kerlouan. Le Lieutenant Barach Joseph décide de monter une opération pour tenter de les libérer. Nous nous apercevons bien vite que les mesures de sécurité prises par l’ennemi ne nous permettent pas d’intervenir. [1]

Les résistants sont alors amenés sur Brest et internés à la prison de Pontaniou. Le 7 août 1944, est décrété à Brest l’état de siège en réaction à l’approche des troupes américaines de la ville. Pour faire place nette, les autorités allemandes font vider la prison des prisonniers qu’elle contient encore. François Cabon fait partie des 38 résistants internés à la prison de Pontaniou, vraisemblablement fusillés le 7 août 1944 à Brest. À ce jour, sa dépouille n’a toujours pas été retrouvée.

Porté disparu dans un premier temps, il est administrativement déclaré Mort pour la France. À titre posthume, il est décoré de la médaille Militaire, de la Croix de Guerre 1939-1945, avec palme et de la médaille de la Résistance française en 1960.

Sa mémoire est honorée tous les ans par son frère Etienne qui dépose un bouquet tricolore sur la stèle de la place de la Résistance. Une photo de François figure sous le porche nord de l’église de Guissény et son nom se retrouve sur le monument aux morts des anciens élèves de l’école de Guissény morts pour la France.