MAUDIRE Laurent

Laurent François Maudire s’engage dans la Marine nationale à 16 ans pour une durée de cinq ans. À l’issue de son passage sous les drapeaux, il retrouve la vie civile et trouve un emploi comme dessinateur à l’Arsenal de Brest. Il y rencontre la dactylographe Marie Ollivier, qu’il épouse quelques mois avant la Première Guerre mondiale, le 27 janvier 1914 à Brest. Quand l’heure des combats sonne, Laurent Maudire est mis à disposition de l’autorité militaire et doit incorporer un régiment d’artillerie. Mais compte tenu de son poste à l’arsenal, il ne rejoint finalement pas les rangs et reste à Brest. En septembre 1918, il est tout de même versé à l’intendance maritime en tant que commis.

Après guerre, son épouse décède le 4 juillet 1920 à Brest. Laurent Maudire se remarie l’année suivante avec Léontine Page, le 5 janvier 1921 à Brest et retrouve une nouvelle fois la vie civile en octobre de la même année. Amateur de courses cyclistes, Laurent Maudire se dévoue sans compter pour ce sport et devient rapidement le président de la commission des courses du Finistère de l’Union vélocipédique de France (U.V.F). Ces fonctions ne seront interrompues que suite à sa mutation temporaire à Bizerte en 1934. Durant ses trois années de séjour professionnel en Tunisie, il s’impliquera à développer le cyclisme, ce qui lui vaudra d’être fait officier de l’ordre de Nichan Iftikhar par son altesse le Bey de Tunis. En 1939, il réside au 34 rue de la République à Brest.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Laurent Maudire est trop vieux pour être mobilisé, il travaille alors comme attaché d’administration principal de la Marine à l’Arsenal. Père de deux enfants, il a déménagé avec son épouse dans la villa Ker-Line du 13 venelle Kérivin à Brest. La Guerre ayant mis fin aux courses cyclistes, le brestois se rendra à Quimper en juillet 1941, en tant que délégué-chef du Finistère de la Fédération française de cyclisme (F.F.C), pour négocier avec les autorités françaises et allemandes le droit de reprendre ces épreuves sportives.

Vraisemblablement par l’intermédiaire de son fils Loïk, Laurent Maudire est contacté par le mouvement de Résistance Organisation civile et militaire (O.C.M) en février 1943, pour fournir des renseignement d’ordre militaire. Il aurait subtilisé des documents aux allemands, effectué des liaisons et falsifié des papiers. En juin 1943, il recrute l’employé de mairie Charles Bernard dans la Résistance. Laurent Maudire semble avoir été arrêté le 1er août 1944 du fait de son activité. Parvenu à s’évader, dans des circonstances qui restent à ce jour inconnues, il fuit et prend la direction de Quimper pour se mettre au vert. Sur place, il intègre le 18 août 1944, le 2ème Bureau F.F.I du Finistère en qualité de commissaire inspecteur. Dès lors, il se rend à Landerneau et participe à différentes enquêtes contre d’anciens collaborateurs ou trafiquants durant l’épuration.