Charles Jacques Bénard est né d’une mère au foyer et d’un père ouvrier à l’arsenal. Il suit d’ailleurs cette trace et devient métallurgiste aux chantiers Dubigeon à Brest. Il réside chez ses parents au 82 rue Louis Pasteur. En 1936, avec son frère Henri, ils adhèrent au Parti communiste français (P.C.F). Quand celui-ci est déclaré interdit à la suite du pacte germano-soviétique, Charles Bénard reste fidèle aux idées du parti.
Au début de l’occupation, Charles poursuit la diffusion de la propagande. À l’implantation du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N) à Brest en mai 1941, il adhère aux idéaux de ce mouvement de résistance d’origine communiste et en diffuse la propagande. Le 12 juin 1941 à Lambézellec, Charles Bénard épouse Virginie Ogor. Ils se connaissent depuis quelques mois seulement, quand Charles se rendait chez elle, à Kérinou, pour s’approvisionner en tracts. Le couple emménage alors au 77 rue Louis Pasteur. Au second semestre de cette année, Charles Bénard fait partie de l’équipe de collecteurs pour le Secours Populaire clandestin afin d’aider les familles de patriotes dans le besoin. Il aurait recruté Pierre Le Bec dans le mouvement, à son retour de captivité au début 1942. Le 28 avril 1942, il fait partie de l’équipe de protection de la manifestation des femmes organisée par le P.C.F.
Dans la nuit du 1er au 2 octobre 1942, une vague d’arrestations touche la résistance communiste brestoise. Pas moins de dix sept personnes sont arrêtées dont Charles Bénard. D’abord amenées dans les différents commissariats de la ville, elles sont toutes regroupées à Saint-Martin avant d’être internées à la prison de Pontaniou puis au château de Brest. Charles Bénard y tente une évasion, en vain. Pour obtenir des aveux et d’autres noms, les prisonniers sont maltraités et torturés mais Charles Bénard parvient à minimiser son rôle aux yeux de la police française. Il est transféré à la prison de Rennes puis à Fresnes dans l’attente de son procès. Condamné à un an de prison, il purge sa peine puis à sa libération, il revient à Brest. Il semble avoir renoué des contacts avec la résistance locale jusqu’à la Libération. Nous ne disposons pas d’élément à ce jour pour détailler son parcours à compter de son retour.